J’aime les rencontres, et en ce moment, j’en fais d’intéressantes,
succulentes, amusantes, enivrantes et merveilleuses. Rencontrer un amoureux de la culture qui la partage plus que ce qu’il l’étale, partager avec d’autres
quelques mots sur un Exquis Cadavre, revoir un ami avec qui était avec moi en 3ème3
au collège de Saint-Gely du Fesc et me rendre compte qu’il est toujours énervant d’entendre
que je n’ai pas changé physiquement, mes tatouages mis à part … Ces derniers
temps ont été riches et attrayants. Aujourd’hui j'ai fait une nouvelle rencontre, j’ai rencontré un auteur, mais
j’ai surtout rencontré son œuvre et j’en suis, là encore, fort heureuse.
Je dois le dire avant de commencer, je n’aime pas vraiment
la poésie, Pierre Louÿs et ses Chansons
de Bilitis mis à part. Rares sont les recueils qui arrivent à garder mon
attention pleine et intacte de bout en bout de la lecture, et pourtant, agréable
surprise, aucun ronflement (oui, je ronfle), pas de tête qui, sous le poids d’une
mystérieuse force, se met à dodeliner puis tomber, aucun filet de bave venant
souiller par l’effet de la gravité mon polo (je sais ce que vous vous
dites, celle-là, elle a l’air sexy quand elle dort…)
J’ai apprécié l’œuvre et je le dis avec la plus grande
sincérité qu’il soit, parce que ça n’était franchement pas gagné vu mon goût
peu prononcé pour la poésie. En bonne amoureuse des lettres, ce désamour est
quand même relatif, je vous rassure. J’en rajoute et j’exagère, mais on
excusera ce piteux effet de manche, je tiens vraiment à mettre en valeur Ombres et lumières d’outre temps de Luc
Valéro. Vous pensiez que le titre n’arriverait jamais hein ? Piteux effet là encore, je réglerai mes problèmes avec la stylistiques une autre fois, comme dans
une pièce de théâtre où le protagoniste se fait attendre, je ménage mes effets,
mais on y arrive...
Sans transition donc, parlons de ladite découverte du jour. Ombres et lumières d’outre temps de Luc
Valéro est une œuvre touchante. Dix textes offerts à la lecture par un auteur
(encore) inconnu à ses parfaits inconnus de lecteurs ; dix textes qui nous
invitent à nous interroger sur le temps, qu’on ne perd pas à les lire, le temps
qui passe, le temps des mots, le temps des pensées ; dix textes qui nous
invitent dans de douces déclinaisons grammaticales et métaphysiques du temps.
Extrait de “Composition”
« Je suis parti si peu *
De ce présent relatif
Imparfait
Loin du passé,
Loin du future
Vers l’infini
Je suis parti
Nous sommes partis**
[…]”
Louanges éternelles livrées à ces femmes que l’on n’oublie
pas, ces vers sont un doux divertissement pascalien et la mort dont il peut
être question ici n’en est plus une. Au même titre que les Égyptiens qui attribuaient
une puissance magique au nom sa lecture et qui gravaient le nom des défunts
dans la pierre pour que chacune que des lectures qui en sera faite fasse vivre
l’être disparu, le lecteur aimera faire vivre de sa lecture cet hymne à l’amour.
Parlez-moi d’Alexandre le Grand et je tombe amoureuse !
« Du Taurus vers la mer » je me suis laissée emporter par les mots
qui coulent ici sans heurt ni anicroche. Alexandre, dont le nom est gravé dans
ma chair, « Eut envie de se baigner/ Dans le Cydnus et faillit s’y noyer./
Cela n’aurait pas empêché/ La terre de tourner/ Le temps de s’écouler/Le Cydnus
de couler/ Du Taurus vers la mer. » et si vous vous ne décidez pas de vous
plonger dans cette œuvre, la terre ne s’arrêtera pas de tourner, mais je vous
invite à naviguer dans ce recueil avant que le nocher des Enfers ne vous fasse effectuer
votre dernier voyage. Le temps passe et il passe vite les amis, alors passez-le
à lire.
Et si l’envie vous prenait de vous le procurer ;
cliquez et cliquetitez d’un clic sûr et assuré sur l’image que voici :
* Et c’est alors qu’on appréhende le merveilleux vers lequel
la lecture de la poésie à voix haute nous transporte. Mention très bien pour le
jeu de mot qui m’arracha un tendre sourire amusé.
** Moi je dis que ce texte va très certainement se retrouver
dans un de mes corpus à étudier en classe.
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