jeudi 20 septembre 2012

Montpellier Danse, saison 2012-2013, trop de belles choses à voir

Bonjour tout le monde!

J'espère que la rentrée s'est bien déroulée et que tout le monde est heureux et plein d'entrain parce que les choses reviennent enfin à la normale. Les programmes tv du soir, les activités, les sorties, le boulot, le train-train, les choses rentrent enfin dans l'ordre et c'est le moment de faire sont planning culturel pour l'année qui va suivre et y'a quelques petites choses qui se trament et qu'il faudra pas manquer.

La rentrée culturelle débute donc sur ce bloguinou avec la présentation des programmes du Montpellier Danse. Et je n'aurais qu'un mot à dire, attention, ça va être top de chez top-top! Vous pouvez aller baver et regarder le film de présentation à cette adresse et juger par vous-mêmes ;)

C'est hier soir que nous nous sommes pointés Loulou d'Amour* et moi à la soirée de présentation du programme qui va démarrer. En passant, si ça fait longtemps que vous n'avez pas mis les pieds à l'Agora, il faut vraiment que vous fassiez un petit détour, les locaux et les rénovations sont magnifiques et l'ambiance et la magie qui règnent dans ce lieu chargé d'histoire**. Donc, nous voici arrivés, on est bien sur les listes, on a nos petits programmes et prospectus en tous genres dans les mains (gardez bien ce détail en tête, parce que ça aura son importance...), on nous offre l'affiche de la saison (qui est sublime et qui va vite trouver sa place dans mon petit coin [coin] à moi et on attend patiemment qu'on nous invite à entrer dans la salle Béjart. J'en profite pour casser un peu les pieds Loulou avec mes histoires, on s'en grille une petite (un vilain défaut qu'il m'est difficile d'abandonner) et on va enfin s'assoir (grosse feîgnââââsseuh et fière de l'être).
La salle est magnifique, haute sous plafond, les lieux sont un peu intimidants et chaleureux en même temps. Sur l'estrade, les invités venus nous parler un peu de ce qui va se passer pendant cette saison sont bien installés et savent nous donner l'eau à la bouche.
Je ne vais pas vous rapporter tout ce qui a été dit et vous laisse aller voir le programme pour juger par vous-mêmes, mais je tiens tout de même à vous parler d'une date évènement qu'il ne faudra surtout pas manquer.
En 1992, nous quittait Dominique Bagouet, chorégraphe initiateur du Festival Montpellier Danse avec feu lui aussi George Frêche. Les petits malins aussi fortiches que moi pour compter sur leurs doigts au-delà de 10 sans perdre le fil (et sans utiliser leur doigts de pieds), auront vite percuté que cela fait déjà 20 ans que ce Grand Monsieur nous a quitté (pour les cerveaux lents à la détente, ceux qui ont le percuteurs qui reste collé, 2012 moins 1992 égale à .... TaDammm... 20 années!)
Pas mal de choses en l'honneur de ce chorégraphe sont à ne pas manquer des vidéos, une création, des conférences, notamment une sur le Sida (qui a malheurement emporté D.Bagouet) qui traitera des avancées effectuées à Montpellier avec de vrais scientifiques (ceux qui utilisent des éprouvettes et pleins d'intruments dignes des grimoires d'alchimie et qui portent des blouses blanches...). Venus de l'inserm, du cnrs et du centre de recherche de Génétique et Moléculaire de Montpellier, les chercheurs viendront nous parler notamment des nouvelles pistes sur le contrôle de l'infection qui ont vu le jour dans les laboratoires Montpellierains. Il y aura également des projections, une "foule éclair", une flashmob le 9 décembre à 11h sur la place de la Comédie et partout en France (une phrase chorégraphique tirée du répertoire de Dominique Bagouet). J'ai hâte! Imaginez qu'en 1ère c'était un des chorégraphes au programme (j'ai fait un bac spe danse au lycée Jean Monnet de Montpellier) et comme c'est année que je me suis incrustée dans la classe d'Histoire des arts pour partir à Paris, j'ai connu un grand moment de gloire à danser une phrase de So Schnell sur les champs Elysée*** devant mes amis, en décembre je redanserai du Bagouet mais sur la place de la Com' à Montpellier cette fois-ci****!
Après la présentation, la projection des extraits du programme, nous avons eu droit à un bon petit verre et de quoi grignoter et nous nous sommes dirigés vers la billetterie pour prendre nos cartes Agora. Un petit point d'ailleurs là-dessus, les formules qu'ils proposent sont hyper avantageuses et si vous faites parti de ces gens qui pensent que la danse c'est pour les riches snobs (je vous jure, on me l'a déjà dit...) allez voir un peu du côté des tarifs et des abonnements, et si jamais vous êtes néophyte en matière de danse contemporaine et répetez à longueur de journée que vous n'y comprenez rien, la conférence de Philippe Noisette le mardi 16 octobre est faite pour vous et sera l'occasion, non pas de suivre un cours magistral sur l'histoire et les théories de la danse, mais de revenir sur les préjugés et les "on dit" qui a la vie dure à propos de la danse...

On a passé une excellente soirée donc, on a papoté comme des fous-loulous et on a surtout terminé notre passage dans ces lieux par un fou-rire extrordinaire... Mais ça je vous en parlerai une prochaine fois, pour l'instant, faut que m'éclipse.

*Loulou d'Amour, vous avez compris c'est mon meilleur ami, hein? Parce que traîner Chéri d'Amour en centre-ville, le soir et pour une rencontre en rapport avec la danse c'est aussi probable que d'emmener José Bové manger un bon Big Mac sur les Champs Elysées...

** D'ailleurs, une petite page sur ces lieux ne serait pas de trop. Faut que je pense à prendre mon appareil photo quand j'irais réserver nos places à Loulou d'Amour et moi pour vous montrer un peu comme c'est trooooooooooop beau, enfin plus que ce que ça ne l'était déjà.

*** Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours été bien meilleure en théorie qu'en pratique en danse et pourtant, je me rappelle que cette fois-là, j'avais exécuté les pas à merveille, dommage que ma prof n'ait pas été là pour voir que pour une fois j'avais été capable de me débrouiller ... :(

**** Qui m'aime me suive, et même ceux qui m'aiment pas :)


PS: A ne pas manquer surtout! Cette semaine les représentations des Improspectus redémarrent. J'ai déjà blablaté sur eux et il y a de fortes chances pour que je récidive puisque Loulou d'Amour et "Moi-Même d'Amour" (je trouvais que ça sonnait bien et comme je suis dans une période où je m'aime bien...) on ira les regarder et sans nul doute les applaudir ce vendredi soir à 21h à la maison pour Tous Voltaire à Montpellier.  

mardi 26 juin 2012

La langue mutante des jeunes est-elle mauvaise?


Aujourd'hui un débat s'ouvre sur Ipaginablog, un débat que nous voyons souvent apparaître sur google+, surtout lorsqu'il s'agit de parler du réseau social Facebook ou lorsqu'un googlenaute a le malheur de malmener outrageusement la langue française: "Est-ce que le parler jeune est un danger pour la langue française?"
Blablateuse invétérée, j'y vais donc de mon petit blabla sur la question. Donc...
Épineux problème que celui de la langue qui brûle les lèvres et échauffe les têtes, la langue est une chose magnifique qui nous sert à transmettre des sensations, des sentiments, esthétique dans le fond, mais aussi dans la forme, elle est celle des poètes et des artistes. Mais elle est aussi chose publique, et la République n’admet pas la tyrannie. Chose banale dont on use tous les jours à des fins bien prosaïques, dans un but bien trivial parfois mais l’on s’amuse sans s’en rendre compte de cette langue _ « Tu me passes le pain ?, et ce jeu enfantin de mon Chéri d’Amour qui fait passer sous mon nez, pour le reposer là où il l’avait pris le pain que je lui avais demandé* ; mon philologue d’Amour me fait remarquer que donner serait plus approprié.

La remarque est judicieuse, première intervention dans le débat et première remarque fichtrement vraie, c’est une langue vernaculaire, c’est la langue courante en France, elle n’est pas morte et c’est parce qu’elle n’est pas morte (comme l’est le latin ET PAS L’OCCITAN contrairement à ce qu'a osé m'affirmer un jour une collègue d’espagnol…) et parce qu’elle vit, elle est soumise à évolution, mutation même. Pourquoi employer le terme de mutation, un peu comme dans la génétique ?

Lorsque des élèves me font la remarque que certains auteurs ou moi-même utilisions des mots d’argot, des mots de verlan, ou toute autre forme de vocabulaire bien éloigné du lexique pompeux et pontifical qu’ils imagent chez ceux qui écrivent ou ceux qui enseignent cette langue, je leur fais la démonstration suivante… dans mes cours on fait aussi des sciences, cela va sans dire.

La langue française est une langue vivante, elle n’est pas comme le latin inusitée et fait partie du quotidien de tous. Nous avons depuis bien longtemps admis l’idée que les choses sont en perpétuel mouvement et que l’immuable n’est qu’une formation de l’esprit contre laquelle Giordano Bruno dont « le dynamisme qui considère la force vivante et mouvante »** n’admet pas que la réalité puisse être statique. Ainsi, si nous sommes soumis à un monde qui est en mouvement, la langue dont on use sera elle aussi soumise à mutation.

Mais qu’est-ce qu’une mutation ?

Vous connaissez l’œuvre de Stan Lee, X-Men ? Ce comics qui relate la chasse aux [nouvelles] sorcières ; les mutants.

Une mutation (un peu poussé à l’extrême chez Stan Lee) c’est l’altération du matériel génétique(ADN ou ARN) d'une cellule ou d'un virus qui entraîne une modification durable de certains caractères du fait de la transmission héréditaire de ce matériel génétique de génération en génération.
Modification anormale de l'ADN d'un gène, soit spontanément lors de la division cellulaire, soit sous l'influence d'agents extérieurs appelés mutagènes. Ce gène ainsi modifié est transmis aux cellules filles. Certaines mutations n'ont aucune conséquence sur la cellule. D'autres sont la première étape d'un long processus de cancérisation. Ainsi, le cancer est considéré comme une maladie génétique puisqu'il débute à l'échelon d'un gène, à l'intérieur d'une cellule. Toutefois, le cancer n'est pas une maladie héréditaire(Merci Futura-sciences)

            Jusqu’où peut-on faire l’analogie entre les langues et un organisme vivant ?

Voyons les langues dans le monde représentées sous forme d’un arbre phylogénétique.



Vous avez mis en confrontation ces deux arbres, le premier pour le monde du vivant sur le site de l'ens de Lyon , le deuxième pour le monde des langues (trouvé sur ce site). Maintenant, considérons le français comme une langue aussi protéiforme que ce que l’est l’espèce humaine, les homininés pour ceux qui suivent. Chaque être humain présente tout un panel de spécificité/mutation génétique propre à lui-même, il y en a des grands, des petits, avec des carnations différentes, des cheveux différents, des yeux … Bref, on est tous différents (mais on fait partie, biologiquement parlant de la même race… voilà pourquoi le terme même de racisme me dérange quand on parle des êtres humains…***)

            Au même titre qu’il n’y a pas un seul homme type d’être humain, j’imagine les langues comme aussi multiples et soumises aux mutations. Rappelez-vous, la définition d’une mutation génétique soit spontanée, soit sous l’influence d’un mutagène. Elle peut soit perdurer (création de nouveaux mots qui répondent à des réalités qui n’existaient pas auparavant, nouvelles entrées dans le dictionnaire, autant ancrés dans nos langages que ce que l’est le pouce opposable dans notre dictionnaire des gènes) et qui pourra elle-même donner naissance à de nouvelles mutations (comme notre capacité à parler qui découle de notre station debout/ la langue française offre pas mal de mots composés et dérivés). La mutation peut être soit bénéfique (enrichissement de la langue, adéquation de la langue avec son époque) soit délétère comme le cancer (oublie des règles simples qui permettent de nous comprendre entre nous).

            Ceux qui ne seraient pas vraiment en mesure de savoir la différence entre un gène, un chromosome et l’ADN, je vous conseille d’aller voir cette petite vidéo trèscourte ci-dessus, pour faire un petit point.

            Après tout ça, on va faire simple les p’tizamis (comme dirait mon présentateur TV préféré !)

·         Une cellule = le français

·         La cellule est composée de plusieurs chromosomes = les niveaux de langue, le patois, l’argot, le « parler jeune » et toutes les formes que peut prendre cette langue.

·         Autour de ses chromosomes, il y a les chaînes de protéines d’ADN (Acide désoxyribonucléique un mot barbare, juste pour se la péter). Le texte en lui-même, le parler en lui-même.

·         Chaque chaîne de protéines forme des phrases et une phrase commence par une majuscule (le promoteur) et se termine par un point (le codon) comme les balises en informatique …****

·         L’alphabet est limité à ATGC, mais avec 3 milliards de lettres, « l’immense livre de la vie » (j’aime beaucoup la formule de la vidéo), le gros le Robert de la vie (moins poétique), facilite l’analogie avec la linguistique…

C’est simplifié et schématisé, mais c’est une représentation personnelle***** de la langue qui m’a permis de comprendre ses changements.

Cet épineux problème qui se heurte à l’image d’Épinal qui veut que la langue doive être préservée, conservée totalement intacte dans un petit coffre [qui prend parfois la poussière] nous conduirait donc à observer les éléments mutagènes de cette langue. Je vais y aller un peu fort, mais j’assume : batailler contre l’évolution de la langue et chercher à l’épurer serait un peu un nazisme linguistique. Contrôler, museler, éradiquer certains gènes de la langue sans pour autant laisser la nature œuvrer elle-même reviendrait à vouloir créer la langue aryenne par excellence.

Il faut défendre et illustrer la langue française et créer de nouveaux mots comme la Pléiade, faire entrer dans les trésors que contiennent nos vieilles valises de mots poussiéreuses des mots d’argot comme Hugo dans ses Misérables car : « Lorsqu'il s'agit de sonder une plaie, un gouffre ou une société, depuis quand est-ce un tort de descendre trop avant, d'aller au fond? Nous avions toujours pensé que c'était quelquefois un acte de courage, et tout au moins une action simple et utile, digne de l'attention sympathique que mérite le devoir accepté et accompli. Ne pas tout explorer, ne pas tout étudier, s'arrêter en chemin, pourquoi? S'arrêter est le fait de la sonde et non du sondeur. […]

Maintenant, depuis quand l'horreur exclut-elle l'étude? Depuis quand la maladie chasse-t-elle le médecin? Se figure-t-on un naturaliste qui refuserait d'étudier la vipère, la chauve-souris, le scorpion, la scolopendre, la tarentule, et qui les rejetterait dans leurs ténèbres en disant – Oh! que c'est laid! Le penseur qui se détournerait de l'argot ressemblerait à un chirurgien qui se détournerait d'un ulcère ou d'une verrue. Ce serait un philologue hésitant à examiner un fait de la langue, un philosophe hésitant à scruter un fait de l'humanité. Car, il faut bien le dire à ceux qui l'ignorent, l'argot est tout ensemble un phénomène littéraire et un résultat social. Qu'est-ce que l'argot proprement dit? L'argot est la langue de la misère. ». Il faut laisser ceux qui se l’approprient la démembrer, la travailler, la déconstruire et la construire, à l’image de ce que font certains auteurs francophones.

Il faut aussi s’adapter. Le temps est parfois à l’économie, comme aux débuts du SMS (ça date, j’étais au collège), cherchant à économiser l’espace pour garder intact son forfait texto, j’utilisais moi-même des abréviations barbares, sans espaces comme au moyen-âge dans une phonétique approximative (excuse qui ne tient plus, la plupart des forfaits sont illimités sur ce point et user de cette orthographe agressive sur les réseaux sociaux qui ne vous limitent pas en nombre de caractère est plus une preuve de fainéantise aujourd’hui).

Il y a aussi la confiance aveugle dans les technologies et cette ahurissante idée que le correcteur de Word fera tout le travail… Même Antidote qui est un excellent correcteur ne peut se passer de la tête de l’homme pour débarrasser le texte de ses coquilles, erreurs et fautes. Mettre en équation la règle de l’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir n’est pas chose aisée… Car il faut bien le dire, le langage est le fruit de l’esprit humain, hautement plus complexe que les 0 et les 1 qui s’alignent et même si les nouvelles puces neurosynaptiques imitent le cerveau humain et permet de mettre une branlée à des gugus à un jeu,  j’ai des doutes quant à la capacité à recréer cet esprit et donc à corriger la langue qui en découle.
S'il me fallait donner un avis simple et clair, le parler jeune n'est pas à mon sens un danger pour la langue française puisqu'il en fait partie. Ce n'est pas une langue toujours belle, certaines mutations doivent être éradiquées, mais elle a le mérite d'être le reflet de notre société et de l'esprit humain. Donc non, pas de vaccin pour combattre dans une lutte finale contre cette langue mutante, mais bien une observation attentive et un guidage sage et mesuré, un peu d'homépathie en somme, pour ne pas laisser cette langue se métastaser...

Ainsi, serais-je d’avis de laisser la quintessence de la vie, le mouvement, faire son œuvre ; laisser la variété des cultures et des éléments mutagènes agir, tout en la guidant un peu, histoire de limiter l’apparition de gènes cancéreux dans la langue... Sans dire que les consoles et les jeux abrutissent, sans croire que les jeunes sont bêtes et sans culture, il faut que les guides (parents, entourage, enseignants) leur donnent goût à la lecture. Donner goût à la lecture ou plutôt aux lectures pour qu’ils puissent apprécier plusieurs français, pour leur donner le goût de l’écriture. Car oui, comme dans Les Mots de Sartre, comme dans En Lisant, en écrivant de Gracq qui montrent l’écrivain (ou écrivant) comme étant d’abord un lecteur, il faut d’abord lire pour avoir envie d’écrire, ou comme dans l’article sur la jeune ipagineuse Allison******, l’écriture est une mutation génétique de la lecture…



*Évidemment, cela marche aussi avec le sel, l’eau, les plats…. Et depuis 6 ans il me fait le coup, et depuis 6 ans je me fais prendre, et depuis 6 ans nous en rigolons… Nous verrons ce qu’il en est dans 66ans lorsque nous ne mangerons plus que de la soupe sans sel, comme le pain…

**Emile Bréhier, Histoire de la philosophie.

*** Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur ! (Coluche)

**** Mais Giordano Bruno avait raison, des liens, des liens, des liens… que c’est beau de faire des liens, pour parler comme les didacticiens, que c’est beau le décloisonnement (pratique éducative qui consiste à créer des liens entre les différentes disciplines) !

***** Représentation personnelle, mais il y a de fortes chances pour que l’analogie ait été faite par de plus érudits, plus sages et plus intelligents que moi auparavant et si quelqu’un avait en sa possession une théorie analogue, qu’il me le fasse savoir, que je puisse rectifier mon blabla du jour.
****** Petit bémol, l'article est très joli, mais "la lutte contre les préjugés" commence par le plus rebutant et le plus énervant pour moi: les jeunes s'abrutissent devant les consoles... Découvrir l'enfer de Dantes en jouant à Dante's Inferno, s'approprier l'histoire, ses personnage et la culture de l'Europe (et bientôt des USA) avec Assassin's Creed, être ébahit devant la beauté des graphismes et des textures, voir les Jeux-vidéos comme une création artistique en usant du vocabulaire de l'historien de l'art à côté de celui de l'informaticien, s'ouvrir à la culture et la poésie japonnaise dans Okami et je pourrais encore en parler durant des heures, tout cela est-ce de l'abrutissement?

lundi 18 juin 2012

Variations étymologiques et pas éthyliques, je vous jure!

Comme toujours sur Google+, une discussion en amène une autre et les débats, toujours enrichissants, nous conduisent sur les chemins du partage des idées. Hier, en discutant avec un homme et une femme, très charmants, j’ai pu lire que le terme vicieux est moins négatif que le terme pervers. C’est une vision personnelle, et je voulais en profiter pour donner ma vision des choses et en même temps crier mon amour pour les mots et les lettres, ainsi que leur histoire et tous les savoirs que cela comporte, de près ou de loin. Bon, après j'ai un peu déraillé et ça s'est transformé en "folynirisme" comme à mon habitude...

Donc, êtes-vous vicieux ou êtes-vous pervers?

Personnellement, je préfère, quant à moi, le terme de pervers. Nous ressentons et vivons tous les mots de manière différente, et je conçois tout à fait que vous préfériez le mot vicieux à pervers, mais je tiens à vous faire part des quelques réflexions et quelques visions d’esprits que j’ai et qui, malgré mon jeune âge, ont pu se former chez moi il y a quelques temps déjà.

Etant bien jeune, au collège, j’ai eu un professeur de latin extraordinaire, elle s’appelait Mme Coq et enseignait dans mon collège. Après une première année laborieuse de latin, avec un professeur “à l’ancienne”, à n’aborder le latin que par les déclinaisons et les déclinaisons, la chance m’a faite “tomber” dans une classe qu’elle dirigeait d’une main de fer dans un gant de velour avec un esprit tout aussi passioné que passionnant. C’est dans sa classe que j’ai découvert l’étymologie et tout ce que cette science peut apporter au lecteur, que ce soit d’un strict point de vu sémantique ou que cela nous mène à une réflexion plus métaphysique. Quelle révélation ce fut pour moi que d’apprendre la nature rationnelle de l’espèce humaine lorsque nous avons travaillé pour la première fois cette matière; l’homme vient “d’humus”, l’humain est tellurique, il est né et redevient après sa mort de l’humus, il fait parti du cycle de la vie, de l’écosystème et malgré la magnificience, l’extraordinaire de l’esprit humain, chercher la racine de ce mot le conduit humblement à détacher quelques secondes son regard des nués et des étoiles, qu’il désire, dont il regrette l’absence, pour se rappeler sa modeste origine biologique.

L’étymologie est un puissant outil dont j’use et abuse et j’aime disséquer ces mots que j’utilise pour piocher parmi eux celui qui traduira au mieux mes propos, celui qui sera le plus en adéquation avec les idées qui composent ma caboche pour décomposent les idées reçues que je traque et combat. L’histoire de la langue de la langue et multiple, plurielle; soumise à l’Histoire, l’histoire culturelle, sociale, l’histoire de ceux qui l’ont utilisée, défendue et illustrée. Parmi les variations les plus notables, celle que la morale chrétienne à pu appliquer à certains mots est la plus austère et la moins colorée, et, bien que je sois chrétienne et croyante, l’exégèse rigide de certains cul serrés patentés me font m’éloigner de certaines conceptions morales. Je suis une enfant de la Bible, bien plus proche du Cantique des cantiques que de la froideur de Saint Paul car, comme l’a écrit Michel Onfray, “le saint sans sexe trouve le sexe malsain” (je suis fan de cette formule) et j’ai eu la chance qu’on m’apprenne à ne pas observer le corps comme une chose malsaine.

Pourquoi je préfère le terme pervers à vicieux? C’est simple, je préfère mettre en avant le carnavalesque de Monsieur Etoile à un défaut physique que je suis dans l’incapacité de connaître, voir, observer et que je me refuserais quoi qu’il advienne de juger.

Vertere veut dire tourner en latin et le préfixe -per qui donna pervertire offre une image carnavalesque du terme. En effet, ce deuxième verbe veut dire “mettre sans dessus dessous”. Cela me fait penser au carnaval, un âne à la place du prêtre qui fait messe et buvons plutôt que de prier... Au XVIIIè siècle, on a pu voir le sens de “chose qui dérange”, qui altère un fonctionnement, et si l’on oublie momentanément le sens de corrompre un esprit dans le latin chrétien, repris ensuite dans le sens moral de convertir au vice, je préfère le sens de pervers. Cet adejctif, qui veut dire, si on évacue là encore le sens religieux de “portée à faire le mal”, a gardé cette idée de sens dessus-dessous et a même été à un moment donné synonyme de dur, cruel, furieux...

Effectivement, au début du XXème siècle, tonton Freud est arrivé et on entend souvent ce mot comme désignant une personne qui aurait une tendance pathologique à accomplir des actes immoraux. Mais j’aime beaucoup l’idée d’imprévisible que l’on retrouve dans l’expression “un effet pervers” en dehors de toute considération morale.

Le synonyme de pervers est “vicieux”, mais je me demande encore et toujours si le principe de synonymie n’est pas en soi un principe réducteur pour la langue française... Encore un prof de légende que j’ai eu au collège m’avait répondu lorsque, très naïvement*, je demandais pourquoi utiliser tel mot complexe lorsqu’un autre plus simple existait : parce que la langue française est subtile et que chacun use des nuances à sa convenance. Parce que je n’aime pas le principe un peu réducteur de la synonymie, je cherche toujours l’origine des mots pour essayer d’en capter la nuance et entre pervers et vicieux, elle est de taille. En plus d’être un terme composé (et ce sont ceux que je préfère, ils sont plus marrant à dé-composer),vice (vitium)’est un mot qui veut dire à l’origine en latin, “défaut physique” et qui s’est généralisé en défaut tout court. D’ailleurs, dans les augures (madame Irma des anciens version 30 Million d’Amis), c’était un signe défavorable qu’on voyait dans un animal présentant un défaut physique**. Viticius n’est pas mieux, cela voulait dire gâté***, chose défectueuse. Cela me semble être tout de même plus injurieux....

Pour ma part, je préfère dire que je suis perverse, j’ai l’esprit mal tourné et quand je lit le mot du jour de Maître Djinnzz sur Etale Ta culture, je suis obligée d’y aller de mon petit comm’ à 3 Francs 6 sous (si c’est pas de la vieille expression ça les enfants!) et j’assume ma disposition d’esprit. Je ne dis pas que question physique il n’y aucune malfaçon (petite, des lunettes, les genoux et les dents de travers, coincé dans le corps [et la tête] d’une ado, le portrait n’est pas très “sex’) mais mon tatoueur préféré travaille dur pour fair de moi une oeuvre d’art qui eclipsent peu à peu les défauts de fabrication.

D’ailleurs en parlant de mon tatoueur, petite digression [une de plus ou de moins... on n’est plus à ça près....] Un des trois Loulous de chez All in Tattoo à St Gely va nous faire une petite prestation à Grabels (34) pour la fête de la musique. Il délaissera ses crayons, ses pinceaux et son dermo pour s’exhiber avec les Lost fish mémories à 20h30, donc soyez nombreux, allez l’aclamer et faites de lui une Rock-star, il m’a promis que je pourrais venir faire la belle dans les backstages quand il sera riche et célèbre****!

Bref, bref, bref les amis... (et autres qui le sont pas, ne veulent pas le devenir ou qui ne savent pas encore qu’ils le sont déjà, toujours un peu en mode bisounours, tout le monde est mon ami). Tout ça pour vous dire que l’étymologie c’est bien (un slogan digne des publicistes chargés des campagnes electorales, je vous le concède)!

Cette science, cette étude,discours (logos) sur le vrai (etumon), cette discipline qui nous conduit vers la vraie racine, la vraie valeur des mots, n’est pas que l’outil des linguistes. Elle est un merveilleux tremplin vers des considérations philosophiques, sociales, historiques (quand même c’est une étude diachronique, qui se fait à travers le temps) et comme j’invite toujours mes élèves à observer la véritable valeur des mots que l’on utilise, je continuerais à en user pour mes propres blabla sans intérêts et mes reflexions personnelles... Libre à vous de vous y adonner ou pas, mais n’oubliez pas que vos mots ne sont pas anodins et qu’il faut en user avec tact.

L’origine qui me fait rire:
Quand on traite un mec de connard, en fait on ne lui dit pas que c’est un con... Le con, c’est le sexe de la femme (Dans le Chevalier qui faisait parler les cons*****, il n’est pas question de faire parler des personnes bêtes, ces dernières parlent avec une facilité déconcertante, en gros un con, c’est un peu l’équivalent féminin de “Tête de Bite”...)
Tout le monde connait mon goût peu prononcé pour wikipédia, et ceux qui sont aller chercher la définitions de con sur ce site collaboratif y auront lu que le mot à donné connard, mais il n’en est rien, le doublement de la consonne “n” l’atteste. Connard vient de cornard... celui qui a des cornes, vous voulez un dessin? C’est un homme dont la femme le prend pour un con en laissant d’autres hommes que son mari user de son con, vous me suivez toujours?
Le “r” c’est affaibli, on ne l’a plus entendu, mais on a gardé une trace de l’ancienne graphie en doublant la consonne.

Petite mise en situation :
-”Tu la bouges ta caisse CONNASSE
La jeune damoiselle met ses warning et s’arrête au milieu de la chaussée, sort son téléphone.
- Allô Chéri d’Amour? Tu fais quoi? … Humm, tu dis que tu es chez une très charmante cliente, jeune étudiante délurée qui a des problèmes de tuyauterie … Non non, pas de problèmes... Quand tu arriveras à la maison tu penseras à vérifier le tableau et les plombs? Je suis en train de les péter... Comment ça? Notre tableau est aux normes y’a plus de plombs? Pffff... Allez bisous-bisous, rentre pas trop tard...
Un peu enervée, la jeune fille raccroche, fait un doigt d’honner au conducteur impatient qu’elle bloque depuis une plombe, c’est pas la journée de la courtoisie, elle peut. En se disant qu’elle espére que ce C.. Chéri d’Amour n’est pas dans un con, elle redémarre et vous dit bye-bye et @+++


Nota bene (à ordure?)

* On ne se moque pas, j’étais pitchòta, j’étais en 6ème, j’étais encore persuadée que je suivrais les plans parentaux et que j’irais en scientifique pour devenir une grande experte comptable de Mme Bettenshort...

**Chez les chrétiens aussi on avait ce principe, les erreurs de la nature font mauvais genre et une personne malformée ou un animal

*** Gâté et pas gateux... pardonnez-moi mon cher Henri, je me doute que même si vous avez l’âge de feu mon Papa adoré vous n’êtes pas un vieillard encore [père-]vert “violet ou orangé ou rose” comme dirait Desnos, mais mon syndrôme de Peter Pan me conduit à considérer toute personne de plus de 30 ans comme des ancêtres [Arf, dans presque 4 ans ce sera mon tour, faut que je dise à François de faire passer la retraite à 30 ans... surtout quand je pense que le 25 je n’aurais plus 25 ans... aïe aïe aïe!]

**** Ce matin je me suis réveillée avec la ferme intention de faire de cette journée une journée de Pure Positive, genre Carrouf’ c’est du pipi de chat, pour oublier les tripes gordiennes que les oraux s’ingénient me donner en ce moment (si y’en a un qui se propose de venir trancher le tout pour dénouer le noeud, il a intérêt à prévoir de quoi nettoyer, Chéri d’Amour n’aime pas quand la maison est dégueulasse...)

***** Fabliaux de Garin in, Les Fabliaux érotiques, “Lettres Gothiques” chez Livre de Poche.

mercredi 30 mai 2012

Insomnie du jour (ou de la nuit c'est la magie des fuseaux horaires) "bonjoir"!

Toujours de mauvaise foi*, en pleine insomnie, faut que je rejette la faute sur quelqu'un... +Hawke Kirkwall merci! Maintenant je cogite ("donc je suis"... surtout fatiguée) sur la nature de la pensée scientifique et les fondements de l'expérimentation... Bon, ben ça méritera un blabla. En attendant, y'en a qui ont des idées bibliographiques pour augmenter celle que je lui passerais?

* Ta gu*** Tonton Kant!

mardi 29 mai 2012

Découverte de l'impro avec les Improspectus


La semaine commence avec un "bref" retour sur ce long week-end. Mélie a quitté ces pantoufles et le Chéri d'Amour qui va avec pour faire quelques petites escapades franchement agréables.



Tout a commencé vendredi soir, j'avais promis à mon Loulou d'être à l'heure, mais la force démoniaque de Diablo III me retint jusqu'au dernier moment... J'ai quand même réussi à me préparer en deux/deux. De toute manière, comme disait la sagesse universelle de feu mon Papi; "on ne fait pas un cheval de course d'un mulet..." et comme faut souffrir pour être belle et que je m'aime assez pour pas me vouloir du mal, me suis contenté de me coiffer. Donc, nous n'étions pas trop en retard... mais c'était sans compter sur le vide intersidéral qu'abrite ma caboche et on a dû revenir sur nos pas pour que je prenne mon téléphone savamment oublié à côté de mon clavier et ma souris encore toute fumante des exploits réalisés quelques minutes auparavant (comme je te l'ai défoncée cette put*** de Maghda...). Ce retard n'est pas uniquement de ma faute, la dernière sortie s'étant close sur le drame de la sacoche perdue et du portable sans batterie (tu vas en entendre longtemps parler de ça mon Loulou!), il valait mieux que moi j'ai mon outil de communication à portée de main, je suis pas très douée en télépathie, mieux vaut prévenir que guérir! (Oui tonton Kant, rejeter la faute de notre retard sur les épaules de Nicoco et ne pas assumer mon incapacité à être ponctuelle est un acte de mauvaise foi... mais moi je suis pas comme toi* tonton...)



Nous sommes enfin arrivés en ville et nous rejoignîmes nos deux amis en bas de chez eux pour aller à pied voir les Improspectus à la maison pour tous Voltaire.  La soirée s’annonçait bien, nous avons réussi à arriver à l’heure (une fois n’est pas coutume…) pas de travaux, pas de problèmes d’orientation, pas de faille spatio-temporelle qui fit avancer les aiguilles plus vite que prévu, et même que Lolo (comme Loulou l’a si bien nommé) mangeait des carottes…

Pourquoi est-ce un bon présage qu’un mec bouffe des carottes ? Il faut que je dise qui sont les deux amis qui nous ont conviés à cette soirée. Elle, on l’appelle Tsubaki avec Chéri d’Amour, comme dans Soul Eater, elle est la douceur et la gentillesse incarnée et passe son temps à s’excuser pour son partenaire, ici son compagnon en l’occurrence. Lui… ben, c’est un peu le contraire vous vous en doutez, comme on dit les contraires s’attirent, car ce champion international toutes catégories de « ralage » en bonne et due forme devrait se faire greffer un perfu’ de carottes, à ce qu'il paraît ça rend aimable. Puissance magique insoupçonnée des carottes ou humeur jusqu’alors inconnue de Lolo, il a fait preuve d’une presque normalité (faut pas pousser mémé… non faut pas la pousser), ou alors sont-ce les joyeux drilles des Improspectus qui rendirent « la bête » plus douce** ?



Arrivés à la Maison pour tous Voltaire de Montpellier, nous avons découvert avec bonheur Loulou et moi, qu’il y avait une buvette, enfin, surtout moi, ce soir-là, c’est pas moi qui conduisais ! (BOIRE OU CONDUIRE IL FAUT CHOISIR !). Des petits papiers circulaient, les gens buvaient et babillaient dans la bonne humeur en attendant que ça démarre et l’ambiance amicale et chaleureuse était fichtrement communicative (et l’alcool n’y est pour rien, vous pouvez y aller et vous contenter de consommer un soda, l’effet sera le même).



Ces fameux petits papiers ne sont aucunement des billets doux entre amants secrets, ni un système discret d’échanges d’informations qui doivent échapper à Big Brother… Non, ces petits papiers sont une invitation à participer activement au spectacle. C’est de l’improvisation, mais on n’improvise pas sur rien, c’est donc aux spectateurs de jeter dans un chapeau (un saladier en fait), un petit blabla pour donner matière à  improviser.  On nous a fait rentrer, nous sommes docilement allés nous installer et ça a enfin commencé.



Avant de dire quoi que ce soit de plus, faut que je dise deux choses. La première, c’est que c’est la première fois depuis sept ans que je ne me suis pas terrée chez moi un 25 mai, j’ai plutôt l’habitude de consacrer ma soirée à penser à mon papa qui nous a quittés ce jour-là. La deuxième, c’est que le théâtre pour moi, c’est un travail littéraire de longue haleine, où le mot est choisi, travaillé, élu parmi les autres mots de la langue française pour que chaque élément vienne en sublimer le texte, ravir l’ouï et chambouler l’âme (technique que, vous l’aurez compris, je n’applique pas à mes textes, mais je suis pas une artiste, je suis une œuvre d’art !). Improviser avec des mots me semblait peu concevable, même si mes jeunes années de danseuse m’ont conduite à pratiquer la danse contact improvisation et à pratiquer régulièrement l’impro qui faisait parti des épreuves finales pour mon bac spe danse. J’avais un peu peur, j’avoue, que l’on écorche cette langue française qui me fait vibrer. Comme l’a écrit Pascal Quignard, « trouver le mot, c’est éjaculer soudain » et du jaillissement _ au sens figuré, nous sommes tous ressortis aussi propres que ce que nous étions rentrés_ il y en a eu et les Improspectus illustrèrent avec brio les propos de l'auteur « les mots que l’on prononce ne sont pas les mots qu’on écrit. Autre syntaxe, autre monde ». Car nous sommes rentrés dans un autre monde, un monde dans lequel mon papa aurait adoré rentrer, un monde qui met à rude épreuve vos zygomatiques, tendus, qui ouvrent un large sourire d’une oreille à l’autre de votre visage, si vous avez bien deux oreilles, et qui vous fera vous presser aux toilettes***.  On rit autant que ce qu’on admire la capacité à rebondir sur les images les plus cocasses et absurdes de la folie que certains spectateurs ont déversée sur leurs petits papiers. Et tout cela, sans nous faire saigner les oreilles, les langues des Improspectus jonglent avec le français sans irriter nos tympans, ni nous faire dresser les cheveux sur la tête (je m’étais coiffée pour une fois voulais garder le semblant de coiffage que j'avais en arrivant…).  Vous me direz, « c’est bien beau de nous raconter ta vie sans intérêt, mais faut en dire plus sur le spectacle », et j’y viens.



Il y a cette histoire de petits papiers qui donnent aux acteurs le sujet à habiter le temps d’une impro. Il y a un arbitre _ un peu sadique_ qui donne des ordres pas franchement évidents pour le plus grand bonheur des spectateurs et qui sort son carton rouge de temps en temps pour corser un peu l’affaire et rendre le jeu moins évident (citer des marques, faire des vers…) et qui, chronomètre dans une main et porte-document dans une autre, orchestre comme un chef les zozo qui transpirent sur scène. Il y a les acteurs qui font vivre des histoires ubuesques et absurdes. Il y a des spectateurs qui rient**** et qui applaudissent. Il y a de la musique, du rythme pendant et entre les petites scènes. Et comme disait Trenet ***** « Y’a de la joie… »



Faire un Vaudeville avec une histoire de cloche ; voir le dvd du blockbuster ougandais « Le trésor perdu de la botte boueuse » avec un lecteur dézingué qui nous fait voir la scène première, la scène finale et la scène romantique dans un ordre déjanté ; une scène matinale de vie de famille qui nous fait découvrir une maman franchement cuitée et la dégustation d’une soupe faite par une mère ayant apparemment les mêmes talents culinaires que moi ; voilà un petit échantillon de ce qu’on a vu ce vendredi.  



Conclusion, j’ai passé une excellente soirée grâce aux Improspectus, même si ce n’était pas gagné, et je ne peux que vous inviter à aller voir qui ils sont (en cliquant sur l'image vous arriverez comme par magie sur leur site), vous les trouverez aussi sur facebook, twitter (mais pas google+, mais personne n'est parfait). Et si vous êtes dans la région de Montpellier lors de leurs dates (vous pouvez les voir ici) ou que vous êtes à Toulouse demain (le 30 mai) , et que vous avez envie de passer une soirée sympa, n’hésitez pas.



La soirée ne s’est pas terminée là, nous sommes allés, Loulou, Tsubaki, Lolo et des amis à Tsubaki, continuer la soirée à l’Irish Tavern où nous avons là encore bien bu (je généralise, mais c’est juste pour pas passer pour l’unique poivrote de la soirée…).  En tout cas, c’était une soirée géniale et si mon ébriété m’a transformée comme toujours en grosse « Relou » comme on dit, je présente humblement mes excuses à ceux qui ont été obligés de me supporter.



Le lendemain matin, comme tous les lendemains de cuite, j’avais l’impression qu’on avait badigeonné d’Algo Flash l’intérieur de mon crâne aidant à la pousse intra crânienne de mes cheveux… La journée à donc été consacrée à Diablo III (pas le meilleur remède contre le mal de tronche en fait) et la soirée à un petit repas pépère, grillades et copains à la maison (la vie dans le sud est géniale !), mais sans alcool pour moi.



Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas trop fan de sport et que seuls le rugby et la boxe thaï trouvent grâce à mes yeux. Mais dimanche, je suis allée à l’Arena (faudra que je parle plus amplement de ce lieu quand même) voir des garçons (pour certains fort charmants…) faire des trucs de folie avec des anneaux et des barres et d’autres « meubles » bizarres… C’est quand même dingue ce que les gymnastes sont capables de faire avec leur corps et si je m’endors automatiquement en regardant à la télévision ce genre de compétition, j’avoue que j’ai bien aimé et que c’est quand même mieux en vrai, merci Miss pour les places :) !!!



Lundi a été consacré à un peu de Diablo III (je peux pas résister, c’est plus fort que moi) et une après-midi lecture. Mais pour ça, je blablaterai plus tard sur mes dernières escapades littéraires, un petit article est en préparation.   



Nota [pas] bene:

* On dit que Kant était si ponctuel que lorsqu'il sortait pour faire sa promenade quotidienne, toujours à heure fixe, les gens réglaient leur montre (Z'aveaient pas de montre Flic-flac à l'époque?)

** Je force le trait du Lolo, mais je l'aime bien quand même et ça peut même être agréable d'être en sa compagnie quand il nous tape pas ou qu'il nous insulte pas...

*** Mention spéciale pour les toilettes de la Maison pour Tous, enfin celles pour hommes... Les toilettes publiques, c'est ma hantise. 1/ Je suis une fille et elles sont toujours bondées et quand il y a des pissotières dans celles des hommes, je peux pas aller chez eux et 2/ J'ai peur des méchantes bactéries.

**** +1 pour celui qui riait derrière nous, je ne dirais plus jamais rien (ou pas) à Nicoco quand il rigole...

***** Vive Charles Trenet, narbonnaise, je ne peux qu'aimer ce chanteur qui avait très bon goût. L'artiste s'est un jour penché sur mon berceau et a dit à ma maman que j'étais un très joli bébé. Par contre, il m'a pas soufflé dessus, je chante comme un casserole....

jeudi 24 mai 2012

Femme ! Femme ! Femme !



Révisions du jour bonjour ! Aujourd’hui je me suis penchée sur la place de la femme dans la littérature. Quand on me connait, on se demande qu’est-ce qui peut bien me pousser à faire des recherches sur la place de la femme dans la littérature, moi qui suis effectivement un être humain qui est censé appartenir au genre féminin, mais qui n’en a jamais eu ni les formes, ni les atours, ni les attitudes. C’est peut-être parce que la femme m’intrigue autant que ce que l’homme m’intrigue et que j’aimerais un jour être comme ces héroïnes rencontrés dans les livres, comme ces femmes célèbres qui ont marqué l’histoire, comme ces femmes de la vie de tous les jours qui éclaboussent de leur beauté les passants et font se retourner sur elles les regards alors que je suis plutôt un gnome de l’ombre. Aujourd’hui j’assume pleinement mon statut de gnome asexué, beau surnom donné par une meilleure amie qui a l’œil et qui me colle autant à la peau que celui de lutin depuis mes années de collège. Bien que je m’accommode parfaitement de cet état de fait, je reste fascinée par la condition féminine dans la littérature et tant qu’on peut allier l’utile à l’agréable, j’ai orienté mes recherches et mes révisions du jour sur le sujet.

Avant de faire un petit topo de mes révisions du jour, je tiens à préciser une chose. Je ne suis pas féministe et suis même contre ce mouvement. Si je suis parfois choquée de la violence qu’on peut faire aux femmes, ce n’est pas une question de genre masculin ou féminin, c’est une question humaine. Je préfère travailler à être humaniste et récuser la violence faite à l’humanité en général. Et puis en toute sincérité, comme dans beaucoup d’idéaux, il faut avouer que certaines tombent dans l’extrémisme et l’extrémisme est une chose qui me fait peur de manière générale (oui, je sais que je vis un peu dans le monde des bisounours, mais j’assume ma mièvrerie et je clame haut et fort qu’il faut s’aimer tous les uns les autres sans condition !)

À défaut de vouloir être féministe, j’aurais aimé, donc être une femme, mais quelle femme alors ! Une des ses femmes qui hantent la littérature et les arts, une de ses femmes qu’on ne voit que dans les livres, une de ses femmes, si elles existent vraiment (mais pour ça faut demander à Fox, je suis sûre que la vérité est ailleurs…), qui marchent dans la rue et font vibrer tous les cœurs et attirent la convoitise de tous lorsqu’elles marchent dans la rue. Que neni, je ne serais jamais ainsi. Mais à défaut de l’être _ et j’ai presque voulu un certain temps me rabaisser à lire des magazines féminins sur lesquels on peut souvent voir apparaître les alléchantes recettes pour être des séductrices de compet’_ j’ai voulu faire quelques recherches sur la femme.

Si le sujet venait à vous intéresser, allez donc voir cette page, j’y ai déversé tout mon blabla sur le sujet.

mardi 22 mai 2012

Des étoiles pour Martin


Aujourd’hui, je vais vous parler d’un petit bout de chou pour qui mon tatoueur et un autre shop ont décidé de mener une action. Il m’a rappelé un petit ange que nous avons gardé le temps d’un été. Il s’appelait T., sa naissance à lui aussi ne s’était pas passée sans encombre, à peine né, son petit cœur s’était arrêté et la réanimation tardive avait entraîné des séquelles irréversibles. Ma mère était assistante familiale à l’époque et le laisser partir lorsque son accueil a pris fin a été un vrai crève-cœur. Les vacances se terminaient et il lui fallait retourner dans son centre de rééducation et l’enfant dont il avait pris la place allait lui aussi revenir de vacances, l’école allait bientôt reprendre.

Je me souviens de tous mes petits frères et petites sœurs, je reste très proche de certains et je les ai tous aimés et accueillis dans mon cœur comme des membres à part entière de cette famille. Lorsqu’on est famille d’accueil, on est avant tout une famille au sein de laquelle des liens et des souvenirs magnifiques prennent naissance. Parmi ces prodigieux souvenirs, les sourires de T. figurent parmi les plus beaux. Ce petit être adorable avait de magnifiques yeux noirs, lumineux et rieurs dotés d’interminables cils et on ne se lassait pas de regarder une âme pure et adorable par les fenêtres géantes de ce regard de biche. On nous l’avait présenté comme étant incapable de comprendre ce qu’on lui disait, comme ne pouvant pas communiquer. Il ne parlait pas, son petit corps enfermé dans la carapace de la coquille indispensable à son maintien ne pouvait se mouvoir et boire comme manger étaient des actions difficiles pour lui. Mais si vous aviez vu son sourire. Un sourire radieux, magique, angélique qui ne pouvait laisser de marbre qui que ce soit et dont la candeur ne pouvait être que d’essence divine. Lorsqu’il nous était permis d’établir un contact visuel avec cet être sans défense et qu’il nous adressait ses sourires, nous sentions alors un torrent d’amour nous emplir. « Dans l'accès au visage, il y a certainement aussi un accès à l'idée de Dieu », c’est avec le petit T. que j’ai pu faire la plus vive expérience du Visage tel que l’entend Lévinas.

Parce que le souvenir du petit T. perdure en moi et parce que j’ai été touchée par le combat que les parents d’un petit loulou adorable mènent et parce que leur association mérite une large audience, j’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice.  

Ce petit loulou s’appelle Martin et il souffre d’une paralysie cérébrale suite à un AVC hémorragique. Sa vie s’organise autour des séances de rééducation, de kiné, d’ergothérapie et ses parents ont décidé de fonder une association pour récolter des fonds. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, ses parents en parlent bien mieux que moi et je vous invite à aller voir leur page facebook.



Vous imaginez bien que je ne parle de Martin et son petit monde pour rien. Ce petit bonhomme qui affiche ses grands sourires un peu partout sur la toile a encore besoin d’aide et ses parents aimeraient pouvoir aider d’autres enfants. Mais comme toutes associations, Le Monde de Martin à besoin du soutien de personnes qui ont du cœur. Et parmi ces personnes qui ont « un cœur GROS comme ça », Auré, Ben et Mika, les trois loulous qui hantent le shop où mes amis et moi allons nous faire sublimer (et dont je vous ai déjà parlé ici et là), ont décidé d’aider cette association. Mais si personne ne veux participer, leur élan de générosité ne profitera pas au petit Martin.

Aux Zombies tatoués à Etaples, a eu une belle idée. On demande souvent des étoiles aux tatoueurs et il a proposé de faire parler l’encre de son cœur, pour chaque étoile tatouée un pourcentage ou la totalité du prix à l’association. All in Tattoo à St Gely du Fesc suit le mouvement et dès 12 personnes inscrites, l’opération est lancée.

Si vous ressentez un besoin d’encre et que vous voulez faire parler votre cœur et offrir des étoiles à Martin, n’hésitez pas et courez chez l’un de ses deux tatoueurs. Parez votre peau et votre âme de magnifiques étoiles et apportez votre pierre à l’édifice. Et si des étoiles sur la peau ne vous tente pas, vou pouvez toujours contacter l'association et faire un don.

dimanche 20 mai 2012

Erreur37, 33, 30003... Serveurs Diablo III qui merdent et retour forcé à la vraie vie


Erreur 37, 33, 3003… Cet après-midi le ciel aura décidé de rendre une vie sociale aux joueurs de Diablo III. Quoi que, rester devant son pc à scruter l’éventuelle possibilité de se connecter à nouveau, je sais pas si j’ai renoué avec la vie en société en restant plantée là, mais à me faire chier.

Eh oui ! Mamour est un homme extraordinaire (ou extraordinairement con, je ne sais pas…), me voyant pleurer et baver devant la sortie de ce jeu que j’attends comme le Messie depuis une dizaine d’années, me voyant malheureuse le compte en banque à sec et ne pouvant me procurer ce Saint-Graal, me voyant en fait au bord du suicide, Chéri d’Amour m’a fait le plus beau des cadeaux. Non, pas un bébé (quoique c’est la seule chose qui aurait pu me consoler ceci dit si je n’avais pu l’avoir… à bon entendeur… Salut !) mais Diablo III ! Mamour a eu du flair, comme toujours quand il s’agit de me faire un cadeau, mais là, mon cher et tendre s’est tout d’un coup transformé en super héros, plus beau, plus fort, plus grand, plus extraordinaire, plus, plus, plus que tous les héros à la mord moi le pif qui courent dans toutes les productions humaines du monde. Mamour m’a fait LE cadeau qu’il fallait me faire pour raviver éternellement la flamme de l’amour… ou presque.

Si le cher et tendre super héros de mon cœur est devenu l’espace de 30 secondes le plus extraordinaire des Mamours, il a fait à son Cœur le jeu qui signerait l’arrêt total de sa vie de couple, le jeu installé et en main, il n’y avait plus que l'écran et le clavier qui comptaient.

Bon ! J’avoue ! Hier, je suis sortie pour aller à la nuit des musées (j’en parlerais demain), mais quel ne fut pas le dilemme qui s’imposait : sortir dans les musées, ou bien rester en mode croutonnade devant l’écran magique ? Je suis sortie, et il m’a fallut la plus grande volonté pour ne pas allumer le PC à 4h du matin quand je suis rentrée, mais j’y suis arrivée.

Il faut savoir que ce jeu a un pouvoir maléfique, celui de générer les dissensions (presque) sans précédent dans un couple. Lorsque j’étais au lycée déjà, c’était un sujet de discorde avec le copain de l’époque, aujourd’hui, rebelote, les cacas nerveux reviennent. Les cacas nerveux, c’est moi qui les fait dans le couple, et fidèle à ma précieuse puérilité (je tiens à mon syndrome de Peter Pan…), il est obligé de râler pour que je lâche la souris et le clavier, mais c’était sans compter les erreurs du jour…

Ce matin tout allait bien, les oiseaux ne chantaient pas et le temps était pourri, mais je ne comptais pas mettre le nez dehors. Diablo III marchait très bien, je pouvais me connecter, je pouvais jouer, je pouvais ignorer ostensiblement les suppliques de Mamour pour que je lui laisse l’accès au PC, la belle vie quoi. Casque vissé aux oreilles, main gauche prête à lancer mes sorts, cliquetant à tout va, j’étais heureuse. Mais, à 13h je n’ai plus pu ignorer le ventre qui criait plus fort que Mamour et il me fallut laisser « momentanément » mon clavier et ma souris et les remplacer par une poêle dans chaque main, les fourneaux m’appelaient… J’ai fait à manger sans trop rechigner, il m’a fait un joli cadeau et je me disais que la bouffe terminée, la table débarrassée et tout rangé, je pourrais me remettre à jouer. Oui, mais NON !!!!

Erreur 37, 33, 3003, plus de 3h à chercher à se connecter désespérément… Sainte-Trinité ou mystification Diablo-lique, même si ce sont des trois petits cochons, si Mélie entend encore parler de chiffre 3 (à 3 on saute ?), elle va péter un câble… Après avoir râlé contre le serveur, puis contre tous ceux qui ont téléchargé et à cause de qui on doit maintenant se connecter pour pouvoir jouer, je me suis mise à râler contre le Chéri d’Amour qui m’a empêchée de jouer un peu plus… Môsieur avait faim (comme toujours) et je lui en veux mortellement. En attendant, je crois que la seule solution, c’est d’aller poser un cierge pour que ça revienne enfin.

Bon, je parlerais un peu plus amplement de Diablo III plus tard, lorsque j’aurais un peu plus avancé. Pour l’instant, je ne pense pas que j’arriverais à être objective. Je suis encore dans cette faille spatio-temporelle qui m’a ramenée dans mes jeunes années et j’ai l’impression que je dois rendre un commentaire demain et que je ne pourrais jouer que lorsque j’aurais fait mes devoirs… Après le petit post sur la nuit des musées, un petit post Diablo III est en préparation, et en attendant, je vais profiter de ce bref retour à la vie réelle imposée par ces problèmes de serveur pour aller chercher de quoi manger au Chéri d’Amour, pour qu’il soit en forme pour le match de ce soir…

D’ailleurs, je me dis que c’est peut-être un signe… et si Montpellier marquait 3 buts ce soir… Non pas que j’aime le foot et que ça m’intéresse (les soirs de match, je me contente de m’emmerder en râlant quand ça braille trop), mais la tension régnant à la maison en attendant que le match commence est telle, que je n’ose pas dire, une fois n’est pas coutume, à l’encontre du foot. Et si vous ne priez pas pour l’équipe montpelliéraine, priez au moins pour qu’il n’y ait plus aucun problème de serveur chez Blizzard…  

mercredi 16 mai 2012

Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route? Pourquoi ce pourquoi?

L'autre nuit je n'ai pas dormi à cause d'un poulet...
Il va falloir que j'arrête de naviguer sur internet, ça me dézingue le ciboulot tout ça et après je passe ma nuit à cogiter sur des problèmes métaphysiques qui ne trouveront pas de réponses, la preuve, après une nuit passée à réfléchir à "Pourquoi le poulet à traversé la route?"  à cause de la-philosophie.com

Le sommeil qui a suivi cette insomnie à propos d'un poulet a été agité comme vous pouvez l'imaginer. C'était sanglant. J'en ai encore des frissons. Je marchais le long d'une route déserte, genre Route 66 comme dans les films américains, dans une pénombre dont je ne savait si elle présageait  l'aube ou le crépuscule. Je marchais seule sans que la situation onirique ne me pose aucun problème. La première chose que je me suis demandé en me réveillant c'est "Bordel! Qu'est-ce que je fichais là!". C'est con un rêve, mais je devais m'être encore une fois pommée ou mon GPS devait être HS, ou que sais-je encore?
Je marchais, sans but apparent lorsque je vis un poulet sur le bord de la route. Sans regarder il traversa et "Pafff! Le poulet"... Une voiture venait passer, et au lieu de lever mon pouce pour quémander une place au chaud et m'assurer d'arriver en quelque part dans ce fichu rêve qui n'avait ni queue (déjà bien louche, s'il avait été érotique ce rêve, j'aurais gagné ma place en HP)  ni tête. Je me demandais alors "Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route?", sur une petite musique bien mélo, la pluie se mit à tomber, et alors que je me mettais à chouiner comme une cruche en prenant la chose écrabouillée et ensanglantée dans mes mains, j'adressais cette question absurde au ciel ténébreux qui semblait pisser sur ma tête. "Pourquoi?". Le sang que la pluie lavait se diluait comme du pastel sur le sol et regardait l'oeuvre du chauffard mystérieux, la chose était assez belle et finement arrangée. La tripaille nausébonde collée au sol avait été artistiquement par le hasard et rendait plus malheureux un ready-made offert lors d'épousailles.

L'esprit des nuées entendit mes pleurs et m'envoya ses émissaires pour répondre à ma question:

Baudelaire: Ce pataud poulet, prince des nuées poulaillers était incompris du bourgeois qui conduisait la voiture.
Oscar Wilde: Le poulet est tout à fait inutile. (pour reprendre le comm' de philocours)
Théophile Gautier: A présent inutile le poulet est devenu Beau, c'est donc de l'art.
Duchamp: Mais c'est pas son inutilité qui fait que ce soit de l'art! C'est que Mélie en le regardant trouve un intérêt esthétique aux arrangements hasardeux de ses tripailles sur le sol.
T.G: Casse toi pov' con!
B.: Nico! Sort du corps de Théophile!
D.: Laisse Charlie! Depuis que Nico a épousé sa Carlotta, Théo nous fait un dédoublement de personnalité.
TG: C'est pas ça! Il me fait rire avec son chiote...
D: LA FONTAINE!
Gad Elmaleh: Where is Brian the chicken?
Cyril Lignac: The Chikeneuh is in the kitscheune! Ou du moins il le sera s'il est pas trop esquinté! Avec une bonne petite sauce simple et facile...
Maïté: Meeeuh non! Une gousse d'ail dans le c*** de la volaille et au four Th7!
Bob Marley: Quoi?! Du THC?
Docteur Michel Cymès: Une gousse d'ail dans le c***... HAHAHA! Par contre Boby, je pense qu'il est question de cuisine et de thermostat, pas de Tétrahydrocannabinol, mais si t'en as, fait tourner à Nicole de Marseille...
Moi: Sauf que ça m'avance pas plus, pourquoi il a traversé ce put*** de poulet!

Après m'être réveillée ce matin, au lieu de me demander pourquoi le poulet avait traversé, je me suis demandé pourquoi cette question? Je pensais pas que rechercher quoi que ce soit là-dessus me conduirait si loin car finalement cette question n'est pas si anodine.

J'ai d'abord appris un nouveau mot :"mème". Car cette question est ce que l'on appelle un mème. Mon Petit Robert et Antidote sur mon pc ne connaissent pas ce mot, grosse fainéante que je suis, je n'avais pas envie d'aller péter à Delphe consulter l'oracle, alors je me suis tournée vers Google...

Le 1er mai dernier, le journal Le Monde publiait sur son site un article de Damien Leloup sur "Le mème, ou l'art du détournement humoristique sur Internet". Et voici que j'y trouve la fameuse définition mystère:

"Le mot, inspiré du grec ancien, a été inventé par le biologiste et spécialiste du comportement animal Richard Dawkins dans les années 1970. Dans son livre, The Selfish Gene, Dawkins postule que, tout comme les gènes transmettent des caractéristiques biologiques, il existe des éléments culturels qui se transmettent d'une personne à l'autre et sont, là encore comme les gènes, soumis à des mutations.
La définition de Dawkins est large, et peut s'appliquer à presque toutes les productions de l'esprit humain. Avec le développement du Web, le mot acquiert un sens plus restreint dans le langage courant : celui d'un objet culturel, le plus souvent humoristique, qui se diffuse très vite au sein d'une communauté en ligne, chacun des membres de cette communauté pouvant se réapproprier l'objet et en créer sa propre version."

Le sujet commence à devenir intéressant et avant de chercher qui a bien pu "pondre" en premier cette question, je continue à naviguer pour en savoir un peu plus sur ce phénomène. Finalement le mème est un buzz, un objet que les internautes vont s'approprier et qui vont bien souvent être détournés. Des "Chuck Norris Facts" au Keyboard Cats, on en a tous vus ou entendus parlé.

Le buzz sur internet est pourtant, quelques rares cas mis à part, synonyme d'existence éphémère, mais quand on regarde l'historique de cette question banale sur le net, on se rend compte que depuis les débuts du world wild web (l'histoire de sa naissance au CERN de Genève se trouve sur Commentçamarche ici) cette petite question a sommes toutes fait son bonhomme de chemin et lorsqu'on la pose à Google, il a plein de réponses à nous fournir.

Il semblerait que cette petite question hante depuis longtemps la toile comme les investigations menées dans roumazeilles.net le prouvent et où on apprend qu'en 1993 on trouve la question. Mais la petite question de prime abord fantoche n'a pas attendu que la toile se tisse pour faire parler d'elle et s'il faudra attendre le 21ème siècle pour qu'elle se propage sur les réseaux en français, dès la fin du 19ème il semble que les interrogations à propos de ce poulet existent déjà comme ils le disent sur Wikipédia. Mais comme je n'ai qu'une confiance modéré en Wikipédia dès que j'irais à la BU ou à la médiathèque je mènerai de plus amples recherches pour vérifier si ce mème trouve effectivement ses origines dans un journal américain du 19ème siècle : en 1847 dans le Knickerbocker, (un journal de New York) ou en 1892 dans le Potter's American Mouthly comme j'ai pu le lire sur certains forum comme ici. Je vais visionner les films L'odyssée de l'African Queen  et Drôle de frimousse pour essayer de repérer s'il est vraiment fait mention de ce fameux poulet...

En attendant d'avoir sous les yeux les origines indéniables de cette blague, je vais me contenter de ça. Si quelqu'un peut apporter à la "Feignââââsseuh" que je suis les preuves tangibles et de plus amples informations sur le sujet, je suis preneuse!  

jeudi 10 mai 2012

Projet en cours sur les Dermomagiques.

Présentation d'un projet qui prendra forme et grossira au fil des mois et des publications.

Les DerMotsFolies, ça prend du temps.

Machiavélique enseignant!

Des souvenirs d'enfance resurgissent et le machiavélisme de l'enseignant se dévoile à moi en lisant quelques articles sur Actualitte.com ...


Moi sur le lit dans la chambre en train de lire, nous sommes ma cousine et moi chez nos grand-parents et elle veut aller jouer aux chevaux dehors...
"Tu n'es qu'une marmotte de bibliothèque!" Ma cousine excédée de me voir la truffe constamment dans mes bouquins désirait comme toujours aller quiller un bâton entre ses jambes, comme beaucoup d'enfants, et dont le caractère pur et puéril m'interdit tous jeux de mots grivois (et pourtant ça me brûle les lèvres, ou les doigts).
Je crois que nous avions sept ou huit ans et je lisais une adaptation jeunesse de Pierre Grimal, pour cela j'en suis sûre, et j'avais une folle envie de faire manger mon livre à la petite fille piaffant près de moi. "Pfffff!". Elle me dérangeait. Réfléchissant que le gavage que je m'apprêtais à lui faire subir allait très certainement abimer mon livre.
"Allez, viens dehors!" À deux doigts du caprice, elle allait bientôt exploser si je continuais à faire comme si elle n'existait pas.
"On ne dit pas une 'marmotte de bibliothèque' mais un 'rat de bibliothèque'!" Sans plus de mots, sans relever les yeux et sans répondre à ses attentes, je ne lâchais pas mon livre. À cette époque, j'étais déjà insupportable, j'adorais reprendre les gens pour étaler ma science et mon jeu favori consistais à rendre folle ma cousine germaine. Elle s'est énervée et a voulu m'insulter, chose que j'attendais, je tairais les mots que je lui ai assénés et qui l'ont faite pleurer, mais c'est jour là que ma grand-mère m'a rabrouée en m'expliquant que les mots pouvaient faire mal et que je ne devais pas être méchante avec ma cousine. Pour me faire pardonner, la punition imposée fût d'aller jouer avec ma cousine dont les larmes séchèrent instantanément dès lors qu'elle eut son balais équestre entre les cuisses.
J'étais en train de lire un livre sur la mythologie grecque et je voulais donc que l'histoire que nous jouions se passe en ces temps antiques au milieux de dieux et de héros. Elle était fan de Docteur Queen, de cheveux et ne se souciait pas de la cohérence des histoires qu'on mettait en scène. Elle voulait être le Docteur Queen et me disait d'être ce que je voulais, on s'en foutait. Mais bien sûr que non on s'en foutait pas! Elle voulait que des personnages d'Amériques rencontrent des personnages mythologiques, c'était inadmissible pour moi. si j'avais été en train de lire un livre sur le Nouveau monde, il y a fort à parier qu'aucune dispute ne serait à nouveau intervenue ce jour là. Mais dès mes premières lectures, mon goût se porta vers la mythologie grecque, puis romaine et ce qui ne fût qu'un sujet de discorde anodin entre deux enfants, était peut-être en fait les prémisses d'un trait de caractère qui n'irait qu'en se renforçant.


L'ActuaLitté d'hier matin portait sur "l'influence réelle des personnages de roman sur notre vie". On y apprend que la lecture n'est pas un acte anodin et que le lecteur, parce qu'il s'approprie l'histoire et la vie du personnage, parce qu'il s'identifie à lui, peut voir ses opinions changer et être influencé dans ses actes. La preuve en est peut-être ma fascination toujours d'actualité pour l'antiquité et Dionysos que je me suis fait graver dans la peau. J'aurais peut-être été une personne complètement différente si mes lectures de jeunesse et d'étudiante avaient été toutes autres.
La lecture développe l'empathie, ce dont je suis sûre, bien que la petite anecdote ci-dessus ne prête pas y croire, la lecture "améliore sensiblement notre capacité d'empathie avec les autres et de nous connecter à quelque chose de plus grand que nous-mêmes" (un article plus ancien, toujours sur ActuaLitté, vient relayer les propos de Keith Oatley, un romancier psychologue, que je viens de citer). 


La lecture aurait donc un impact puissant sur les lecteurs et le travail de l'enseignant qui choisit les textes qu'il va faire étudier, bien souvent des textes qu'il aime, parce qu'il est plus facile de transmettre quelque chose que l'on aime, vont modeler les petites caboches de la forêt de têtes blondes, angéliques et innocentes qui sont devant lui. Si les lectures modèlent l'esprit et que l'enseignant offre des textes qu'il aime, n'est-on pas en droit de se dire qu'il est en train de modeler à son image ces enfants et adolescents qui sont face à lui? L'enseignant à une lourde charge sur les épaules, il à la responsabilité de donner goût à la culture et au savoir à ses élèves en les aidants à devenir eux-même et forger leurs propres idées et représentations. Mais à la lumière des articles parcourus hier, je me dis que mon plan machiavélique de faire de mes élèves des mini-moi comme je leur dit tout le temps, est peut-être un acte plus répandu bien qu'inconscient. 
"Si beaucoup d’adultes imaginent qu’une éducation soigneuse et des conseils rationnels incitent les adolescents à mieux se contrôler et à se conduire raisonnablement, ces récentes découvertes démontrent l’impulsivité propre à beaucoup d’adolescents, la difficulté qu’ils ont à se maîtriser et à contrôler leurs réactions. Il est ainsi illusoire d’espérer convaincre les jeunes adolescents à l’aide d’arguments abstraits."
Lors d'une conférence à Ambatoroka le 7 mai dernier, le professeur Michaud nous expliquais qu'être rationnel envers un adolescent ne servait à rien (sans dec'?...), on connait déjà les étapes de développement du cerveau jusqu'à l'âge adulte, et on sait déjà que le cerveau de nos Loulous adorés n'a pas terminé de se former et donne des indices sur les comportements mystérieux de l'adolescent comme cet ancien article de "Au bistro du coin" en fait état. Stephanie BURNETT et Sarah-Jayne BLAKEMORE  lors d'une conférence au Collège de France sur le "Cerveau social à l'adolescence" concluaient en disant ceci: 
"De nombreux facteurs sont responsables des changements complexes intervenant dans le comportement social et la conscience de soi durant l’adolescence. Les hormones, les gènes et l’impact psycho-social des changements physiques de la puberté y contribuent sans aucun doute, tout comme les expériences qu’un individu ne cesse d’engranger avec différentes personnes et dans différentes situations sociales. Et, bien que la science ait encore peu à dire sur ce sujet, les décisions quotidiennes qu’un adolescent choisit de prendre doivent certainement modeler l’intelligence sociale chez l’adulte."
On ne l'oublie jamais, les enfants et adolescents qui sont dans nos classes seront un jour des adultes, des adultes qui seront peut-être des acteurs de la vie sociale et intellectuelle de leur pays et l'enseignant est celui qui tient entre ces mains une espèce de pâte à modeler, plutôt grise que blanche si j'en crois mes lectures. L'adolescent est un être empathique mais surtout un être en devenir et je me dis que je vais continuer à former des mini-moi et espèrent qu'ils dirigeront le pays un jour. Pour que les futurs dirigeants de ce beau pays que je vis soit à mon avantage je suis en train de mettre en place un plan diabolique pour mettre en marche mon Utopie, je vais INFILTRER les commissions qui se chargent de créer les programmes scolaires et OBLIGER les enseignants à proposer quelques lectures à leurs élèves, abrogeant par la même occasion la liberté pédagogique qui m'est chère, mais on ne bâtie pas une Utopie sans sacrifices...


Tous les élèves devront avoir lu Michel Onfray et connaître par coeur la chronique du mois de mai 2012.
Tous les élèves auront eut à lire un témoignage poignant d'un enseignant débordé et à bout de nerf dans sa classe, avec un peu de chance, la magie de l'empathie fera son effet et se transformerons en petits anges avec nous.
Tous les élèves devront lire mes blabla et mes délires pour que la même folie les animes et qu'un monde parfait pour moi puisse enfin naître, un monde constitué de milliers de personnes comme moi. Peut-être qu'on se sentira alors moins seules avec ma meilleure amie...


Le programme n'est encore qu'au stade d'ébauche, mais je vais tout faire pour mettre en oeuvre ce plan machiavélique et je forcerais les choses pour que l'amour et les bisous deviennent la norme entre les personnes, et je n'ai pas honte, j'assume le côté gnangnan et bisounours de ce petit délire.