Blog de lectures et de pensées d'une âme en perdition. La littérature, les arts, la science, l'histoire, les voyages, les niaiseries, le chocolat, l'alcool, la poésie, la folie, l'amour, le savoir, l'ignorance, la chaleur, les sourires, l'enseignement, les jeux vidéo et tout ce dont il est bon (ou presque) de discuter avec mes "moi-même" est susceptible de se trouver ici...
jeudi 20 septembre 2012
Montpellier Danse, saison 2012-2013, trop de belles choses à voir
J'espère que la rentrée s'est bien déroulée et que tout le monde est heureux et plein d'entrain parce que les choses reviennent enfin à la normale. Les programmes tv du soir, les activités, les sorties, le boulot, le train-train, les choses rentrent enfin dans l'ordre et c'est le moment de faire sont planning culturel pour l'année qui va suivre et y'a quelques petites choses qui se trament et qu'il faudra pas manquer.
La rentrée culturelle débute donc sur ce bloguinou avec la présentation des programmes du Montpellier Danse. Et je n'aurais qu'un mot à dire, attention, ça va être top de chez top-top! Vous pouvez aller baver et regarder le film de présentation à cette adresse et juger par vous-mêmes ;)
C'est hier soir que nous nous sommes pointés Loulou d'Amour* et moi à la soirée de présentation du programme qui va démarrer. En passant, si ça fait longtemps que vous n'avez pas mis les pieds à l'Agora, il faut vraiment que vous fassiez un petit détour, les locaux et les rénovations sont magnifiques et l'ambiance et la magie qui règnent dans ce lieu chargé d'histoire**. Donc, nous voici arrivés, on est bien sur les listes, on a nos petits programmes et prospectus en tous genres dans les mains (gardez bien ce détail en tête, parce que ça aura son importance...), on nous offre l'affiche de la saison (qui est sublime et qui va vite trouver sa place dans mon petit coin [coin] à moi et on attend patiemment qu'on nous invite à entrer dans la salle Béjart. J'en profite pour casser un peu les pieds Loulou avec mes histoires, on s'en grille une petite (un vilain défaut qu'il m'est difficile d'abandonner) et on va enfin s'assoir (grosse feîgnââââsseuh et fière de l'être).
La salle est magnifique, haute sous plafond, les lieux sont un peu intimidants et chaleureux en même temps. Sur l'estrade, les invités venus nous parler un peu de ce qui va se passer pendant cette saison sont bien installés et savent nous donner l'eau à la bouche.
Je ne vais pas vous rapporter tout ce qui a été dit et vous laisse aller voir le programme pour juger par vous-mêmes, mais je tiens tout de même à vous parler d'une date évènement qu'il ne faudra surtout pas manquer.
En 1992, nous quittait Dominique Bagouet, chorégraphe initiateur du Festival Montpellier Danse avec feu lui aussi George Frêche. Les petits malins aussi fortiches que moi pour compter sur leurs doigts au-delà de 10 sans perdre le fil (et sans utiliser leur doigts de pieds), auront vite percuté que cela fait déjà 20 ans que ce Grand Monsieur nous a quitté (pour les cerveaux lents à la détente, ceux qui ont le percuteurs qui reste collé, 2012 moins 1992 égale à .... TaDammm... 20 années!)
Pas mal de choses en l'honneur de ce chorégraphe sont à ne pas manquer des vidéos, une création, des conférences, notamment une sur le Sida (qui a malheurement emporté D.Bagouet) qui traitera des avancées effectuées à Montpellier avec de vrais scientifiques (ceux qui utilisent des éprouvettes et pleins d'intruments dignes des grimoires d'alchimie et qui portent des blouses blanches...). Venus de l'inserm, du cnrs et du centre de recherche de Génétique et Moléculaire de Montpellier, les chercheurs viendront nous parler notamment des nouvelles pistes sur le contrôle de l'infection qui ont vu le jour dans les laboratoires Montpellierains. Il y aura également des projections, une "foule éclair", une flashmob le 9 décembre à 11h sur la place de la Comédie et partout en France (une phrase chorégraphique tirée du répertoire de Dominique Bagouet). J'ai hâte! Imaginez qu'en 1ère c'était un des chorégraphes au programme (j'ai fait un bac spe danse au lycée Jean Monnet de Montpellier) et comme c'est année que je me suis incrustée dans la classe d'Histoire des arts pour partir à Paris, j'ai connu un grand moment de gloire à danser une phrase de So Schnell sur les champs Elysée*** devant mes amis, en décembre je redanserai du Bagouet mais sur la place de la Com' à Montpellier cette fois-ci****!
Après la présentation, la projection des extraits du programme, nous avons eu droit à un bon petit verre et de quoi grignoter et nous nous sommes dirigés vers la billetterie pour prendre nos cartes Agora. Un petit point d'ailleurs là-dessus, les formules qu'ils proposent sont hyper avantageuses et si vous faites parti de ces gens qui pensent que la danse c'est pour les riches snobs (je vous jure, on me l'a déjà dit...) allez voir un peu du côté des tarifs et des abonnements, et si jamais vous êtes néophyte en matière de danse contemporaine et répetez à longueur de journée que vous n'y comprenez rien, la conférence de Philippe Noisette le mardi 16 octobre est faite pour vous et sera l'occasion, non pas de suivre un cours magistral sur l'histoire et les théories de la danse, mais de revenir sur les préjugés et les "on dit" qui a la vie dure à propos de la danse...
On a passé une excellente soirée donc, on a papoté comme des fous-loulous et on a surtout terminé notre passage dans ces lieux par un fou-rire extrordinaire... Mais ça je vous en parlerai une prochaine fois, pour l'instant, faut que m'éclipse.
*Loulou d'Amour, vous avez compris c'est mon meilleur ami, hein? Parce que traîner Chéri d'Amour en centre-ville, le soir et pour une rencontre en rapport avec la danse c'est aussi probable que d'emmener José Bové manger un bon Big Mac sur les Champs Elysées...
** D'ailleurs, une petite page sur ces lieux ne serait pas de trop. Faut que je pense à prendre mon appareil photo quand j'irais réserver nos places à Loulou d'Amour et moi pour vous montrer un peu comme c'est trooooooooooop beau, enfin plus que ce que ça ne l'était déjà.
*** Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours été bien meilleure en théorie qu'en pratique en danse et pourtant, je me rappelle que cette fois-là, j'avais exécuté les pas à merveille, dommage que ma prof n'ait pas été là pour voir que pour une fois j'avais été capable de me débrouiller ... :(
**** Qui m'aime me suive, et même ceux qui m'aiment pas :)
PS: A ne pas manquer surtout! Cette semaine les représentations des Improspectus redémarrent. J'ai déjà blablaté sur eux et il y a de fortes chances pour que je récidive puisque Loulou d'Amour et "Moi-Même d'Amour" (je trouvais que ça sonnait bien et comme je suis dans une période où je m'aime bien...) on ira les regarder et sans nul doute les applaudir ce vendredi soir à 21h à la maison pour Tous Voltaire à Montpellier.
mardi 26 juin 2012
La langue mutante des jeunes est-elle mauvaise?
lundi 18 juin 2012
Variations étymologiques et pas éthyliques, je vous jure!
Donc, êtes-vous vicieux ou êtes-vous pervers?
Personnellement, je préfère, quant à moi, le terme de pervers. Nous ressentons et vivons tous les mots de manière différente, et je conçois tout à fait que vous préfériez le mot vicieux à pervers, mais je tiens à vous faire part des quelques réflexions et quelques visions d’esprits que j’ai et qui, malgré mon jeune âge, ont pu se former chez moi il y a quelques temps déjà.
Etant bien jeune, au collège, j’ai eu un professeur de latin extraordinaire, elle s’appelait Mme Coq et enseignait dans mon collège. Après une première année laborieuse de latin, avec un professeur “à l’ancienne”, à n’aborder le latin que par les déclinaisons et les déclinaisons, la chance m’a faite “tomber” dans une classe qu’elle dirigeait d’une main de fer dans un gant de velour avec un esprit tout aussi passioné que passionnant. C’est dans sa classe que j’ai découvert l’étymologie et tout ce que cette science peut apporter au lecteur, que ce soit d’un strict point de vu sémantique ou que cela nous mène à une réflexion plus métaphysique. Quelle révélation ce fut pour moi que d’apprendre la nature rationnelle de l’espèce humaine lorsque nous avons travaillé pour la première fois cette matière; l’homme vient “d’humus”, l’humain est tellurique, il est né et redevient après sa mort de l’humus, il fait parti du cycle de la vie, de l’écosystème et malgré la magnificience, l’extraordinaire de l’esprit humain, chercher la racine de ce mot le conduit humblement à détacher quelques secondes son regard des nués et des étoiles, qu’il désire, dont il regrette l’absence, pour se rappeler sa modeste origine biologique.
L’étymologie est un puissant outil dont j’use et abuse et j’aime disséquer ces mots que j’utilise pour piocher parmi eux celui qui traduira au mieux mes propos, celui qui sera le plus en adéquation avec les idées qui composent ma caboche pour décomposent les idées reçues que je traque et combat. L’histoire de la langue de la langue et multiple, plurielle; soumise à l’Histoire, l’histoire culturelle, sociale, l’histoire de ceux qui l’ont utilisée, défendue et illustrée. Parmi les variations les plus notables, celle que la morale chrétienne à pu appliquer à certains mots est la plus austère et la moins colorée, et, bien que je sois chrétienne et croyante, l’exégèse rigide de certains cul serrés patentés me font m’éloigner de certaines conceptions morales. Je suis une enfant de la Bible, bien plus proche du Cantique des cantiques que de la froideur de Saint Paul car, comme l’a écrit Michel Onfray, “le saint sans sexe trouve le sexe malsain” (je suis fan de cette formule) et j’ai eu la chance qu’on m’apprenne à ne pas observer le corps comme une chose malsaine.
Pourquoi je préfère le terme pervers à vicieux? C’est simple, je préfère mettre en avant le carnavalesque de Monsieur Etoile à un défaut physique que je suis dans l’incapacité de connaître, voir, observer et que je me refuserais quoi qu’il advienne de juger.
Vertere veut dire tourner en latin et le préfixe -per qui donna pervertire offre une image carnavalesque du terme. En effet, ce deuxième verbe veut dire “mettre sans dessus dessous”. Cela me fait penser au carnaval, un âne à la place du prêtre qui fait messe et buvons plutôt que de prier... Au XVIIIè siècle, on a pu voir le sens de “chose qui dérange”, qui altère un fonctionnement, et si l’on oublie momentanément le sens de corrompre un esprit dans le latin chrétien, repris ensuite dans le sens moral de convertir au vice, je préfère le sens de pervers. Cet adejctif, qui veut dire, si on évacue là encore le sens religieux de “portée à faire le mal”, a gardé cette idée de sens dessus-dessous et a même été à un moment donné synonyme de dur, cruel, furieux...
Effectivement, au début du XXème siècle, tonton Freud est arrivé et on entend souvent ce mot comme désignant une personne qui aurait une tendance pathologique à accomplir des actes immoraux. Mais j’aime beaucoup l’idée d’imprévisible que l’on retrouve dans l’expression “un effet pervers” en dehors de toute considération morale.
Le synonyme de pervers est “vicieux”, mais je me demande encore et toujours si le principe de synonymie n’est pas en soi un principe réducteur pour la langue française... Encore un prof de légende que j’ai eu au collège m’avait répondu lorsque, très naïvement*, je demandais pourquoi utiliser tel mot complexe lorsqu’un autre plus simple existait : parce que la langue française est subtile et que chacun use des nuances à sa convenance. Parce que je n’aime pas le principe un peu réducteur de la synonymie, je cherche toujours l’origine des mots pour essayer d’en capter la nuance et entre pervers et vicieux, elle est de taille. En plus d’être un terme composé (et ce sont ceux que je préfère, ils sont plus marrant à dé-composer),vice (vitium)’est un mot qui veut dire à l’origine en latin, “défaut physique” et qui s’est généralisé en défaut tout court. D’ailleurs, dans les augures (madame Irma des anciens version 30 Million d’Amis), c’était un signe défavorable qu’on voyait dans un animal présentant un défaut physique**. Viticius n’est pas mieux, cela voulait dire gâté***, chose défectueuse. Cela me semble être tout de même plus injurieux....
Pour ma part, je préfère dire que je suis perverse, j’ai l’esprit mal tourné et quand je lit le mot du jour de Maître Djinnzz sur Etale Ta culture, je suis obligée d’y aller de mon petit comm’ à 3 Francs 6 sous (si c’est pas de la vieille expression ça les enfants!) et j’assume ma disposition d’esprit. Je ne dis pas que question physique il n’y aucune malfaçon (petite, des lunettes, les genoux et les dents de travers, coincé dans le corps [et la tête] d’une ado, le portrait n’est pas très “sex’) mais mon tatoueur préféré travaille dur pour fair de moi une oeuvre d’art qui eclipsent peu à peu les défauts de fabrication.
D’ailleurs en parlant de mon tatoueur, petite digression [une de plus ou de moins... on n’est plus à ça près....] Un des trois Loulous de chez All in Tattoo à St Gely va nous faire une petite prestation à Grabels (34) pour la fête de la musique. Il délaissera ses crayons, ses pinceaux et son dermo pour s’exhiber avec les Lost fish mémories à 20h30, donc soyez nombreux, allez l’aclamer et faites de lui une Rock-star, il m’a promis que je pourrais venir faire la belle dans les backstages quand il sera riche et célèbre****!
Bref, bref, bref les amis... (et autres qui le sont pas, ne veulent pas le devenir ou qui ne savent pas encore qu’ils le sont déjà, toujours un peu en mode bisounours, tout le monde est mon ami). Tout ça pour vous dire que l’étymologie c’est bien (un slogan digne des publicistes chargés des campagnes electorales, je vous le concède)!
Cette science, cette étude,discours (logos) sur le vrai (etumon), cette discipline qui nous conduit vers la vraie racine, la vraie valeur des mots, n’est pas que l’outil des linguistes. Elle est un merveilleux tremplin vers des considérations philosophiques, sociales, historiques (quand même c’est une étude diachronique, qui se fait à travers le temps) et comme j’invite toujours mes élèves à observer la véritable valeur des mots que l’on utilise, je continuerais à en user pour mes propres blabla sans intérêts et mes reflexions personnelles... Libre à vous de vous y adonner ou pas, mais n’oubliez pas que vos mots ne sont pas anodins et qu’il faut en user avec tact.
L’origine qui me fait rire:
Quand on traite un mec de connard, en fait on ne lui dit pas que c’est un con... Le con, c’est le sexe de la femme (Dans le Chevalier qui faisait parler les cons*****, il n’est pas question de faire parler des personnes bêtes, ces dernières parlent avec une facilité déconcertante, en gros un con, c’est un peu l’équivalent féminin de “Tête de Bite”...)
Tout le monde connait mon goût peu prononcé pour wikipédia, et ceux qui sont aller chercher la définitions de con sur ce site collaboratif y auront lu que le mot à donné connard, mais il n’en est rien, le doublement de la consonne “n” l’atteste. Connard vient de cornard... celui qui a des cornes, vous voulez un dessin? C’est un homme dont la femme le prend pour un con en laissant d’autres hommes que son mari user de son con, vous me suivez toujours?
Le “r” c’est affaibli, on ne l’a plus entendu, mais on a gardé une trace de l’ancienne graphie en doublant la consonne.
Petite mise en situation :
-”Tu la bouges ta caisse CONNASSE
La jeune damoiselle met ses warning et s’arrête au milieu de la chaussée, sort son téléphone.
- Allô Chéri d’Amour? Tu fais quoi? … Humm, tu dis que tu es chez une très charmante cliente, jeune étudiante délurée qui a des problèmes de tuyauterie … Non non, pas de problèmes... Quand tu arriveras à la maison tu penseras à vérifier le tableau et les plombs? Je suis en train de les péter... Comment ça? Notre tableau est aux normes y’a plus de plombs? Pffff... Allez bisous-bisous, rentre pas trop tard...
Un peu enervée, la jeune fille raccroche, fait un doigt d’honner au conducteur impatient qu’elle bloque depuis une plombe, c’est pas la journée de la courtoisie, elle peut. En se disant qu’elle espére que ce C.. Chéri d’Amour n’est pas dans un con, elle redémarre et vous dit bye-bye et @+++
Nota bene (à ordure?)
* On ne se moque pas, j’étais pitchòta, j’étais en 6ème, j’étais encore persuadée que je suivrais les plans parentaux et que j’irais en scientifique pour devenir une grande experte comptable de Mme Bettenshort...
**Chez les chrétiens aussi on avait ce principe, les erreurs de la nature font mauvais genre et une personne malformée ou un animal
*** Gâté et pas gateux... pardonnez-moi mon cher Henri, je me doute que même si vous avez l’âge de feu mon Papa adoré vous n’êtes pas un vieillard encore [père-]vert “violet ou orangé ou rose” comme dirait Desnos, mais mon syndrôme de Peter Pan me conduit à considérer toute personne de plus de 30 ans comme des ancêtres [Arf, dans presque 4 ans ce sera mon tour, faut que je dise à François de faire passer la retraite à 30 ans... surtout quand je pense que le 25 je n’aurais plus 25 ans... aïe aïe aïe!]
**** Ce matin je me suis réveillée avec la ferme intention de faire de cette journée une journée de Pure Positive, genre Carrouf’ c’est du pipi de chat, pour oublier les tripes gordiennes que les oraux s’ingénient me donner en ce moment (si y’en a un qui se propose de venir trancher le tout pour dénouer le noeud, il a intérêt à prévoir de quoi nettoyer, Chéri d’Amour n’aime pas quand la maison est dégueulasse...)
***** Fabliaux de Garin in, Les Fabliaux érotiques, “Lettres Gothiques” chez Livre de Poche.
mercredi 30 mai 2012
Insomnie du jour (ou de la nuit c'est la magie des fuseaux horaires) "bonjoir"!
Toujours de mauvaise foi*, en pleine insomnie, faut que je rejette la faute sur quelqu'un... +Hawke Kirkwall merci! Maintenant je cogite ("donc je suis"... surtout fatiguée) sur la nature de la pensée scientifique et les fondements de l'expérimentation... Bon, ben ça méritera un blabla. En attendant, y'en a qui ont des idées bibliographiques pour augmenter celle que je lui passerais?
* Ta gu*** Tonton Kant!
mardi 29 mai 2012
Découverte de l'impro avec les Improspectus
La semaine commence avec un "bref" retour sur ce long week-end. Mélie a quitté ces pantoufles et le Chéri d'Amour qui va avec pour faire quelques petites escapades franchement agréables.
Tout a commencé vendredi soir, j'avais promis à mon Loulou d'être à l'heure, mais la force démoniaque de Diablo III me retint jusqu'au dernier moment... J'ai quand même réussi à me préparer en deux/deux. De toute manière, comme disait la sagesse universelle de feu mon Papi; "on ne fait pas un cheval de course d'un mulet..." et comme faut souffrir pour être belle et que je m'aime assez pour pas me vouloir du mal, me suis contenté de me coiffer. Donc, nous n'étions pas trop en retard... mais c'était sans compter sur le vide intersidéral qu'abrite ma caboche et on a dû revenir sur nos pas pour que je prenne mon téléphone savamment oublié à côté de mon clavier et ma souris encore toute fumante des exploits réalisés quelques minutes auparavant (comme je te l'ai défoncée cette put*** de Maghda...). Ce retard n'est pas uniquement de ma faute, la dernière sortie s'étant close sur le drame de la sacoche perdue et du portable sans batterie (tu vas en entendre longtemps parler de ça mon Loulou!), il valait mieux que moi j'ai mon outil de communication à portée de main, je suis pas très douée en télépathie, mieux vaut prévenir que guérir! (Oui tonton Kant, rejeter la faute de notre retard sur les épaules de Nicoco et ne pas assumer mon incapacité à être ponctuelle est un acte de mauvaise foi... mais moi je suis pas comme toi* tonton...)
Nous sommes enfin arrivés en ville et nous rejoignîmes nos deux amis en bas de chez eux pour aller à pied voir les Improspectus à la maison pour tous Voltaire. La soirée s’annonçait bien, nous avons réussi à arriver à l’heure (une fois n’est pas coutume…) pas de travaux, pas de problèmes d’orientation, pas de faille spatio-temporelle qui fit avancer les aiguilles plus vite que prévu, et même que Lolo (comme Loulou l’a si bien nommé) mangeait des carottes…
Pourquoi est-ce un bon présage qu’un mec bouffe des carottes ? Il faut que je dise qui sont les deux amis qui nous ont conviés à cette soirée. Elle, on l’appelle Tsubaki avec Chéri d’Amour, comme dans Soul Eater, elle est la douceur et la gentillesse incarnée et passe son temps à s’excuser pour son partenaire, ici son compagnon en l’occurrence. Lui… ben, c’est un peu le contraire vous vous en doutez, comme on dit les contraires s’attirent, car ce champion international toutes catégories de « ralage » en bonne et due forme devrait se faire greffer un perfu’ de carottes, à ce qu'il paraît ça rend aimable. Puissance magique insoupçonnée des carottes ou humeur jusqu’alors inconnue de Lolo, il a fait preuve d’une presque normalité (faut pas pousser mémé… non faut pas la pousser), ou alors sont-ce les joyeux drilles des Improspectus qui rendirent « la bête » plus douce** ?
Arrivés à la Maison pour tous Voltaire de Montpellier, nous avons découvert avec bonheur Loulou et moi, qu’il y avait une buvette, enfin, surtout moi, ce soir-là, c’est pas moi qui conduisais ! (BOIRE OU CONDUIRE IL FAUT CHOISIR !). Des petits papiers circulaient, les gens buvaient et babillaient dans la bonne humeur en attendant que ça démarre et l’ambiance amicale et chaleureuse était fichtrement communicative (et l’alcool n’y est pour rien, vous pouvez y aller et vous contenter de consommer un soda, l’effet sera le même).
Ces fameux petits papiers ne sont aucunement des billets doux entre amants secrets, ni un système discret d’échanges d’informations qui doivent échapper à Big Brother… Non, ces petits papiers sont une invitation à participer activement au spectacle. C’est de l’improvisation, mais on n’improvise pas sur rien, c’est donc aux spectateurs de jeter dans un chapeau (un saladier en fait), un petit blabla pour donner matière à improviser. On nous a fait rentrer, nous sommes docilement allés nous installer et ça a enfin commencé.
Avant de dire quoi que ce soit de plus, faut que je dise deux choses. La première, c’est que c’est la première fois depuis sept ans que je ne me suis pas terrée chez moi un 25 mai, j’ai plutôt l’habitude de consacrer ma soirée à penser à mon papa qui nous a quittés ce jour-là. La deuxième, c’est que le théâtre pour moi, c’est un travail littéraire de longue haleine, où le mot est choisi, travaillé, élu parmi les autres mots de la langue française pour que chaque élément vienne en sublimer le texte, ravir l’ouï et chambouler l’âme (technique que, vous l’aurez compris, je n’applique pas à mes textes, mais je suis pas une artiste, je suis une œuvre d’art !). Improviser avec des mots me semblait peu concevable, même si mes jeunes années de danseuse m’ont conduite à pratiquer la danse contact improvisation et à pratiquer régulièrement l’impro qui faisait parti des épreuves finales pour mon bac spe danse. J’avais un peu peur, j’avoue, que l’on écorche cette langue française qui me fait vibrer. Comme l’a écrit Pascal Quignard, « trouver le mot, c’est éjaculer soudain » et du jaillissement _ au sens figuré, nous sommes tous ressortis aussi propres que ce que nous étions rentrés_ il y en a eu et les Improspectus illustrèrent avec brio les propos de l'auteur « les mots que l’on prononce ne sont pas les mots qu’on écrit. Autre syntaxe, autre monde ». Car nous sommes rentrés dans un autre monde, un monde dans lequel mon papa aurait adoré rentrer, un monde qui met à rude épreuve vos zygomatiques, tendus, qui ouvrent un large sourire d’une oreille à l’autre de votre visage, si vous avez bien deux oreilles, et qui vous fera vous presser aux toilettes***. On rit autant que ce qu’on admire la capacité à rebondir sur les images les plus cocasses et absurdes de la folie que certains spectateurs ont déversée sur leurs petits papiers. Et tout cela, sans nous faire saigner les oreilles, les langues des Improspectus jonglent avec le français sans irriter nos tympans, ni nous faire dresser les cheveux sur la tête (je m’étais coiffée pour une fois voulais garder le semblant de coiffage que j'avais en arrivant…). Vous me direz, « c’est bien beau de nous raconter ta vie sans intérêt, mais faut en dire plus sur le spectacle », et j’y viens.
Il y a cette histoire de petits papiers qui donnent aux acteurs le sujet à habiter le temps d’une impro. Il y a un arbitre _ un peu sadique_ qui donne des ordres pas franchement évidents pour le plus grand bonheur des spectateurs et qui sort son carton rouge de temps en temps pour corser un peu l’affaire et rendre le jeu moins évident (citer des marques, faire des vers…) et qui, chronomètre dans une main et porte-document dans une autre, orchestre comme un chef les zozo qui transpirent sur scène. Il y a les acteurs qui font vivre des histoires ubuesques et absurdes. Il y a des spectateurs qui rient**** et qui applaudissent. Il y a de la musique, du rythme pendant et entre les petites scènes. Et comme disait Trenet ***** « Y’a de la joie… »
Faire un Vaudeville avec une histoire de cloche ; voir le dvd du blockbuster ougandais « Le trésor perdu de la botte boueuse » avec un lecteur dézingué qui nous fait voir la scène première, la scène finale et la scène romantique dans un ordre déjanté ; une scène matinale de vie de famille qui nous fait découvrir une maman franchement cuitée et la dégustation d’une soupe faite par une mère ayant apparemment les mêmes talents culinaires que moi ; voilà un petit échantillon de ce qu’on a vu ce vendredi.
Conclusion, j’ai passé une excellente soirée grâce aux Improspectus, même si ce n’était pas gagné, et je ne peux que vous inviter à aller voir qui ils sont (en cliquant sur l'image vous arriverez comme par magie sur leur site), vous les trouverez aussi sur facebook, twitter (mais pas google+, mais personne n'est parfait). Et si vous êtes dans la région de Montpellier lors de leurs dates (vous pouvez les voir ici) ou que vous êtes à Toulouse demain (le 30 mai) , et que vous avez envie de passer une soirée sympa, n’hésitez pas.
La soirée ne s’est pas terminée là, nous sommes allés, Loulou, Tsubaki, Lolo et des amis à Tsubaki, continuer la soirée à l’Irish Tavern où nous avons là encore bien bu (je généralise, mais c’est juste pour pas passer pour l’unique poivrote de la soirée…). En tout cas, c’était une soirée géniale et si mon ébriété m’a transformée comme toujours en grosse « Relou » comme on dit, je présente humblement mes excuses à ceux qui ont été obligés de me supporter.
Le lendemain matin, comme tous les lendemains de cuite, j’avais l’impression qu’on avait badigeonné d’Algo Flash l’intérieur de mon crâne aidant à la pousse intra crânienne de mes cheveux… La journée à donc été consacrée à Diablo III (pas le meilleur remède contre le mal de tronche en fait) et la soirée à un petit repas pépère, grillades et copains à la maison (la vie dans le sud est géniale !), mais sans alcool pour moi.
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas trop fan de sport et que seuls le rugby et la boxe thaï trouvent grâce à mes yeux. Mais dimanche, je suis allée à l’Arena (faudra que je parle plus amplement de ce lieu quand même) voir des garçons (pour certains fort charmants…) faire des trucs de folie avec des anneaux et des barres et d’autres « meubles » bizarres… C’est quand même dingue ce que les gymnastes sont capables de faire avec leur corps et si je m’endors automatiquement en regardant à la télévision ce genre de compétition, j’avoue que j’ai bien aimé et que c’est quand même mieux en vrai, merci Miss pour les places :) !!!
Lundi a été consacré à un peu de Diablo III (je peux pas résister, c’est plus fort que moi) et une après-midi lecture. Mais pour ça, je blablaterai plus tard sur mes dernières escapades littéraires, un petit article est en préparation.
Nota [
* On dit que Kant était si ponctuel que lorsqu'il sortait pour faire sa promenade quotidienne, toujours à heure fixe, les gens réglaient leur montre (Z'aveaient pas de montre Flic-flac à l'époque?)
** Je force le trait du Lolo, mais je l'aime bien quand même et ça peut même être agréable d'être en sa compagnie quand il nous tape pas ou qu'il nous insulte pas...
*** Mention spéciale pour les toilettes de la Maison pour Tous, enfin celles pour hommes... Les toilettes publiques, c'est ma hantise. 1/ Je suis une fille et elles sont toujours bondées et quand il y a des pissotières dans celles des hommes, je peux pas aller chez eux et 2/ J'ai peur des méchantes bactéries.
**** +1 pour celui qui riait derrière nous, je ne dirais plus jamais rien (ou pas) à Nicoco quand il rigole...
***** Vive Charles Trenet, narbonnaise, je ne peux qu'aimer ce chanteur qui avait très bon goût. L'artiste s'est un jour penché sur mon berceau et a dit à ma maman que j'étais un très joli bébé. Par contre, il m'a pas soufflé dessus, je chante comme un casserole....
jeudi 24 mai 2012
Femme ! Femme ! Femme !
mardi 22 mai 2012
Des étoiles pour Martin
dimanche 20 mai 2012
Erreur37, 33, 30003... Serveurs Diablo III qui merdent et retour forcé à la vraie vie
mercredi 16 mai 2012
Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route? Pourquoi ce pourquoi?
Il va falloir que j'arrête de naviguer sur internet, ça me dézingue le ciboulot tout ça et après je passe ma nuit à cogiter sur des problèmes métaphysiques qui ne trouveront pas de réponses, la preuve, après une nuit passée à réfléchir à "Pourquoi le poulet à traversé la route?" à cause de la-philosophie.com
Le sommeil qui a suivi cette insomnie à propos d'un poulet a été agité comme vous pouvez l'imaginer. C'était sanglant. J'en ai encore des frissons. Je marchais le long d'une route déserte, genre Route 66 comme dans les films américains, dans une pénombre dont je ne savait si elle présageait l'aube ou le crépuscule. Je marchais seule sans que la situation onirique ne me pose aucun problème. La première chose que je me suis demandé en me réveillant c'est "Bordel! Qu'est-ce que je fichais là!". C'est con un rêve, mais je devais m'être encore une fois pommée ou mon GPS devait être HS, ou que sais-je encore?
Je marchais, sans but apparent lorsque je vis un poulet sur le bord de la route. Sans regarder il traversa et "Pafff! Le poulet"... Une voiture venait passer, et au lieu de lever mon pouce pour quémander une place au chaud et m'assurer d'arriver en quelque part dans ce fichu rêve qui n'avait ni queue (déjà bien louche, s'il avait été érotique ce rêve, j'aurais gagné ma place en HP) ni tête. Je me demandais alors "Pourquoi le poulet a-t-il traversé la route?", sur une petite musique bien mélo, la pluie se mit à tomber, et alors que je me mettais à chouiner comme une cruche en prenant la chose écrabouillée et ensanglantée dans mes mains, j'adressais cette question absurde au ciel ténébreux qui semblait pisser sur ma tête. "Pourquoi?". Le sang que la pluie lavait se diluait comme du pastel sur le sol et regardait l'oeuvre du chauffard mystérieux, la chose était assez belle et finement arrangée. La tripaille nausébonde collée au sol avait été artistiquement par le hasard et rendait plus malheureux un ready-made offert lors d'épousailles.
L'esprit des nuées entendit mes pleurs et m'envoya ses émissaires pour répondre à ma question:
Baudelaire: Ce pataud poulet, prince des
Oscar Wilde: Le poulet est tout à fait inutile. (pour reprendre le comm' de philocours)
Théophile Gautier: A présent inutile le poulet est devenu Beau, c'est donc de l'art.
Duchamp: Mais c'est pas son inutilité qui fait que ce soit de l'art! C'est que Mélie en le regardant trouve un intérêt esthétique aux arrangements hasardeux de ses tripailles sur le sol.
T.G: Casse toi pov' con!
B.: Nico! Sort du corps de Théophile!
D.: Laisse Charlie! Depuis que Nico a épousé sa Carlotta, Théo nous fait un dédoublement de personnalité.
TG: C'est pas ça! Il me fait rire avec son chiote...
D: LA FONTAINE!
Gad Elmaleh: Where is
Cyril Lignac: The Chikeneuh is in the kitscheune! Ou du moins il le sera s'il est pas trop esquinté! Avec une bonne petite sauce simple et facile...
Maïté: Meeeuh non! Une gousse d'ail dans le c*** de la volaille et au four Th7!
Bob Marley: Quoi?! Du THC?
Docteur Michel Cymès: Une gousse d'ail dans le c***... HAHAHA! Par contre Boby, je pense qu'il est question de cuisine et de thermostat, pas de Tétrahydrocannabinol, mais si t'en as, fait tourner à Nicole de Marseille...
Moi: Sauf que ça m'avance pas plus, pourquoi il a traversé ce put*** de poulet!
Après m'être réveillée ce matin, au lieu de me demander pourquoi le poulet avait traversé, je me suis demandé pourquoi cette question? Je pensais pas que rechercher quoi que ce soit là-dessus me conduirait si loin car finalement cette question n'est pas si anodine.
J'ai d'abord appris un nouveau mot :"mème". Car cette question est ce que l'on appelle un mème. Mon Petit Robert et Antidote sur mon pc ne connaissent pas ce mot, grosse fainéante que je suis, je n'avais pas envie d'aller péter à Delphe consulter l'oracle, alors je me suis tournée vers Google...
Le 1er mai dernier, le journal Le Monde publiait sur son site un article de Damien Leloup sur "Le mème, ou l'art du détournement humoristique sur Internet". Et voici que j'y trouve la fameuse définition mystère:
En attendant d'avoir sous les yeux les origines indéniables de cette blague, je vais me contenter de ça. Si quelqu'un peut apporter à la "Feignââââsseuh" que je suis les preuves tangibles et de plus amples informations sur le sujet, je suis preneuse!
jeudi 10 mai 2012
Projet en cours sur les Dermomagiques.
Les DerMotsFolies, ça prend du temps.
Machiavélique enseignant!
Moi sur le lit dans la chambre en train de lire, nous sommes ma cousine et moi chez nos grand-parents et elle veut aller jouer aux chevaux dehors...
"Tu n'es qu'une marmotte de bibliothèque!" Ma cousine excédée de me voir la truffe constamment dans mes bouquins désirait comme toujours aller quiller un bâton entre ses jambes, comme beaucoup d'enfants, et dont le caractère pur et puéril m'interdit tous jeux de mots grivois (et pourtant ça me brûle les lèvres, ou les doigts).
Je crois que nous avions sept ou huit ans et je lisais une adaptation jeunesse de Pierre Grimal, pour cela j'en suis sûre, et j'avais une folle envie de faire manger mon livre à la petite fille piaffant près de moi. "Pfffff!". Elle me dérangeait. Réfléchissant que le gavage que je m'apprêtais à lui faire subir allait très certainement abimer mon livre.
"Allez, viens dehors!" À deux doigts du caprice, elle allait bientôt exploser si je continuais à faire comme si elle n'existait pas.
"On ne dit pas une 'marmotte de bibliothèque' mais un 'rat de bibliothèque'!" Sans plus de mots, sans relever les yeux et sans répondre à ses attentes, je ne lâchais pas mon livre. À cette époque, j'étais déjà insupportable, j'adorais reprendre les gens pour étaler ma science et mon jeu favori consistais à rendre folle ma cousine germaine. Elle s'est énervée et a voulu m'insulter, chose que j'attendais, je tairais les mots que je lui ai assénés et qui l'ont faite pleurer, mais c'est jour là que ma grand-mère m'a rabrouée en m'expliquant que les mots pouvaient faire mal et que je ne devais pas être méchante avec ma cousine. Pour me faire pardonner, la punition imposée fût d'aller jouer avec ma cousine dont les larmes séchèrent instantanément dès lors qu'elle eut son balais équestre entre les cuisses.
J'étais en train de lire un livre sur la mythologie grecque et je voulais donc que l'histoire que nous jouions se passe en ces temps antiques au milieux de dieux et de héros. Elle était fan de Docteur Queen, de cheveux et ne se souciait pas de la cohérence des histoires qu'on mettait en scène. Elle voulait être le Docteur Queen et me disait d'être ce que je voulais, on s'en foutait. Mais bien sûr que non on s'en foutait pas! Elle voulait que des personnages d'Amériques rencontrent des personnages mythologiques, c'était inadmissible pour moi. si j'avais été en train de lire un livre sur le Nouveau monde, il y a fort à parier qu'aucune dispute ne serait à nouveau intervenue ce jour là. Mais dès mes premières lectures, mon goût se porta vers la mythologie grecque, puis romaine et ce qui ne fût qu'un sujet de discorde anodin entre deux enfants, était peut-être en fait les prémisses d'un trait de caractère qui n'irait qu'en se renforçant.
L'ActuaLitté d'hier matin portait sur "l'influence réelle des personnages de roman sur notre vie". On y apprend que la lecture n'est pas un acte anodin et que le lecteur, parce qu'il s'approprie l'histoire et la vie du personnage, parce qu'il s'identifie à lui, peut voir ses opinions changer et être influencé dans ses actes. La preuve en est peut-être ma fascination toujours d'actualité pour l'antiquité et Dionysos que je me suis fait graver dans la peau. J'aurais peut-être été une personne complètement différente si mes lectures de jeunesse et d'étudiante avaient été toutes autres.
La lecture développe l'empathie, ce dont je suis sûre, bien que la petite anecdote ci-dessus ne prête pas y croire, la lecture "améliore sensiblement notre capacité d'empathie avec les autres et de nous connecter à quelque chose de plus grand que nous-mêmes" (un article plus ancien, toujours sur ActuaLitté, vient relayer les propos de Keith Oatley, un romancier psychologue, que je viens de citer).
La lecture aurait donc un impact puissant sur les lecteurs et le travail de l'enseignant qui choisit les textes qu'il va faire étudier, bien souvent des textes qu'il aime, parce qu'il est plus facile de transmettre quelque chose que l'on aime, vont modeler les petites caboches de la forêt de têtes blondes, angéliques et innocentes qui sont devant lui. Si les lectures modèlent l'esprit et que l'enseignant offre des textes qu'il aime, n'est-on pas en droit de se dire qu'il est en train de modeler à son image ces enfants et adolescents qui sont face à lui? L'enseignant à une lourde charge sur les épaules, il à la responsabilité de donner goût à la culture et au savoir à ses élèves en les aidants à devenir eux-même et forger leurs propres idées et représentations. Mais à la lumière des articles parcourus hier, je me dis que mon plan machiavélique de faire de mes élèves des mini-moi comme je leur dit tout le temps, est peut-être un acte plus répandu bien qu'inconscient.
"Si beaucoup d’adultes imaginent qu’une éducation soigneuse et des conseils rationnels incitent les adolescents à mieux se contrôler et à se conduire raisonnablement, ces récentes découvertes démontrent l’impulsivité propre à beaucoup d’adolescents, la difficulté qu’ils ont à se maîtriser et à contrôler leurs réactions. Il est ainsi illusoire d’espérer convaincre les jeunes adolescents à l’aide d’arguments abstraits."Lors d'une conférence à Ambatoroka le 7 mai dernier, le professeur Michaud nous expliquais qu'être rationnel envers un adolescent ne servait à rien (sans dec'?...), on connait déjà les étapes de développement du cerveau jusqu'à l'âge adulte, et on sait déjà que le cerveau de nos Loulous adorés n'a pas terminé de se former et donne des indices sur les comportements mystérieux de l'adolescent comme cet ancien article de "Au bistro du coin" en fait état. Stephanie BURNETT et Sarah-Jayne BLAKEMORE lors d'une conférence au Collège de France sur le "Cerveau social à l'adolescence" concluaient en disant ceci:
"De nombreux facteurs sont responsables des changements complexes intervenant dans le comportement social et la conscience de soi durant l’adolescence. Les hormones, les gènes et l’impact psycho-social des changements physiques de la puberté y contribuent sans aucun doute, tout comme les expériences qu’un individu ne cesse d’engranger avec différentes personnes et dans différentes situations sociales. Et, bien que la science ait encore peu à dire sur ce sujet, les décisions quotidiennes qu’un adolescent choisit de prendre doivent certainement modeler l’intelligence sociale chez l’adulte."On ne l'oublie jamais, les enfants et adolescents qui sont dans nos classes seront un jour des adultes, des adultes qui seront peut-être des acteurs de la vie sociale et intellectuelle de leur pays et l'enseignant est celui qui tient entre ces mains une espèce de pâte à modeler, plutôt grise que blanche si j'en crois mes lectures. L'adolescent est un être empathique mais surtout un être en devenir et je me dis que je vais continuer à former des mini-moi et espèrent qu'ils dirigeront le pays un jour. Pour que les futurs dirigeants de ce beau pays que je vis soit à mon avantage je suis en train de mettre en place un plan diabolique pour mettre en marche mon Utopie, je vais INFILTRER les commissions qui se chargent de créer les programmes scolaires et OBLIGER les enseignants à proposer quelques lectures à leurs élèves, abrogeant par la même occasion la liberté pédagogique qui m'est chère, mais on ne bâtie pas une Utopie sans sacrifices...
Tous les élèves devront avoir lu Michel Onfray et connaître par coeur la chronique du mois de mai 2012.
Tous les élèves auront eut à lire un témoignage poignant d'un enseignant débordé et à bout de nerf dans sa classe, avec un peu de chance, la magie de l'empathie fera son effet et se transformerons en petits anges avec nous.
Tous les élèves devront lire mes blabla et mes délires pour que la même folie les animes et qu'un monde parfait pour moi puisse enfin naître, un monde constitué de milliers de personnes comme moi. Peut-être qu'on se sentira alors moins seules avec ma meilleure amie...
Le programme n'est encore qu'au stade d'ébauche, mais je vais tout faire pour mettre en oeuvre ce plan machiavélique et je forcerais les choses pour que l'amour et les bisous deviennent la norme entre les personnes, et je n'ai pas honte, j'assume le côté gnangnan et bisounours de ce petit délire.