mardi 9 août 2011

Petit portrait du petit lézard sympatoche.


Grande fan de films d'animation, à la sortie de Rango dans les salles j'ai fait comme toute chieuse que je suis mon caca nerveux. Comme il n'est pas toujours évident pour le Chéri d'Amour de combler les milliers de caprices de Mélie, celui-ci était malheureusement passé à la trape. Qu'à cela ne tienne, une personne que j'apprécie m'en a parlé lors d'une petite séance de tatouage et a réveillé la capricieuse envie de le voir et me voilà refaisant ma petite moue quémandeuse devant Mamour. Gentil comme tout, il se l'est procuré et, confortablement installé dans notre méga canapé hier soir, nous avons visionné la chose.
Je ne sais si c'est mon âme d'éternelle enfant qui y fait quelque chose, mais j'avoue sans honte que j'ai beaucoup aimé. Les critiques ne sont pas toujours élogieuses et l'amertume de certaines me laisse un peu sans voix . Pourtant, je le trouve très réussi. Me suis-je identifiée à cet avorton? Je ne sais pas. Mais le héro, incapable de se fondre dans la masse et qui par une force imaginative extrême en devient un héros un vrai me donne quand même un peu d'espoir quant à mon évolution personnelle future.
Se camoufler est un art pas une science dixit le petit reptile, et cela nous fait doucement réfléchir à la place que chacun a dans la société, comment l'acquérir et comment la garder. N'est pas artiste qui veut et, parfois, il vaut mieux être une tâche et même une belle tâche colorée au milieu de la grisaille environnante. Je dois même dire que l'estime que j'éprouve envers moi-même a été gentiment gonflé par notre petit troublion vert. Et si je ne devais trouver qu'un seul point positif à ce film c'est bien celui-là. Je suis heureuse d'être une tâche et me dis que c'est peut-être ce qui fais mon charme, pour quelqu'un pour qui il est difficile de trouver un charme quelconque ce n'est pas une mince trouvaille. Je le clame donc haut et fort, je suis une tâche et je suis fière de l'être!
Beaucoup ont jugé trop gros le pastiche et n'ont pas su voir que toute forme de parodie est une sorte d'hommage. Pour ma part j'ai grandement apprécié que la quête initiatique du héro use des ficelles tant connues du roman d'apprentissage et des topoï du western. Oui le scenario est assez banal, mais le travail graphique, les musiques et les plans sont pour certains tout bonnement extraordinaires. Le voyage au centre de la terre est magnifique, la bataille aérienne contre les taupes à été rondement menée, et la critique du monde comme il va est là bien posée sans pour autant dénoter.
Enfin, et je n'en dirai pas beaucoup plus, j'ai adoré les musiques qui m'ont toutes données envie de remuer mon popotin pour aller chevaucher avec notre ami fluo et reste bluffée par le travail graphique sur les personnages et les décors.

lundi 8 août 2011

Réflexions liminaires inutiles avant d'entamer le récit des visites....


Avant de parler des rencontres esthétiques, culturelles, métaphysiques et enivrantes devant les vitrines des musées chers à mon cœur, je vais ici et maintenant déverser quelques-unes des réflexions que j’ai pu me faire en circulant dans le dédale parisien.

Car oui ! Lorsqu’on est une provinciale comme moi , attachée à sa douce garrigue, ses odeurs, son soleil et ses bruits propres à bercer les mythiques siestes méditerranéennes, on se retrouve toujours ébranlé par la vie qui règne dans la capitale française…

Et oui, car de sieste il n’est en déjà pas question, ou bien alors dans la berceuse mécanique du métro parisien, entre deux arrêts, entre deux courses, entre deux coups de tronche. Les gens arrivent à dormir dans cette boîte souterraine, premier étonnement de ma part. Moi j’ai peur, je flippe, en clair je me fais dessus en imaginant les pires choses ; « et si on ne revoyait jamais la lumière ! ». Oui je suis aussi malvoyante qu’une taupe, mais je n’en suis pas plus à l’aise dans les méandres puants et viciés des entrailles de Paris _ et j’ai même souvent soupçonné de me trouver dans le côlon de la vie citadine tant les tronches de trois kilomètres des comparses usagers semblaient dire merde à quiconque croisait leurs yeux cernés et malodorants.

Heureusement que dans mon périple, Dieu était avec moi. Non, non, je ne suis pas illuminée, je n’ai pas vu la Vierge, j’étais accompagnée de mon alter ego transcendantal, ma meilleure amie. Elle était là pour me dire à chaque entrée et sortie du manège infernal « Attention à la marche ! », dans le tombeau roulant « On sort dans tant d’arrêts ! », « On s’arrête là ! »… Heureusement que la foi divine me guidait, car, pour sûr, je me serais retrouvée coincée entre le quai et le métro ( deux minipousses comme moi au moins passaient dans ces failles infernales, et je me voyais déjà tomber dans le trou puis déchiquetée et hachée menu lors du départ du métro, situation gore à la Destination Finale dont les troublantes images ne cessaient de me hanter durant tout le trajet…)

Non ! Je n’aime pas le métro, c’est clair et précis, je n’aime pas l’odeur, la saleté, les bruits, l’envie de vomir le quatre heures dès 9h du matin, et les gens !

Ces citadins sont extraordinaires à observer. On a l’impression, parfois, d’être face à une fourmilière. Mais les fourmis ont oublié le principe de vie en communauté et l’individualisme patent qui émane de chacun nous pousse à nous demander si un infarctus au milieu de la rame arriverait à émouvoir ces bêtes silencieuses qui n’ouvrent la bouche que pour éructer des insultes lors d’une collision impromptue avec un congénère.

Mais au bout du tunnel, la lumière, la douce lueur de la culture me permettait de tenir en me disant, je vais voir ceci, on va rencontrer cela, je vais découvrir telle chose… Rêver et imaginer les futurs délices visuels me permettaient de ne pas partir en courant sur le côté droit (et oui, un grand malheur et prédit à celui qui ne sait tenir la place qui incombe à la vitesse pédestre adoptée… insultes, coups d’épaule et plaquage digne des plus rocambolesques matches de rugby attendent celui qui ne connaît pas cette sacro-sainte règle !). Le passage dans le métro était un passage obligé et je ne regrette finalement pas ces déplacements, car nos pas nous ont conduits vers le Musée des Lettres et Manuscrits, le musée de Cluny, et j’ai pu découvrir Ecouen et son musée de la Renaissance, le Quai Branly et la crypte archéologique sous le populeux parvis de Notre Dame.

Que de merveilles nous avons pu alors contempler avec la complice de mes délires culturels. Je dois même dire que le contraste entre les miasmes du métropolitain sublimait d’autant mieux les beautés éblouissantes qui irradiaient mes yeux et enflammaient mon imagination. Mon Dieu ! Que j’aime Paris, et j’aimerais bien plus cette ville si un jour je trouvais le moyen de tordre l’espace-temps et me mouvoir à la vitesse de la lumière pour rejoindre les lieux désirés en un clin d’œil. Pour l’heure courber l’espace-temps n’est pas encore au goût du jour, nous en sommes plutôt encore au stade de tomber dans des failles spatio-temporelles. Des failles qui faussent les calculs de temps de trajets et qui nous font perdre sans en connaître la cause des temps considérables. Manque de bol pas de temps perdu au guichet des objets trouvés du métro et encore moins d’horloges magiques pour remonter le temps égaré entre un battement de paupière et un autre. Qui sait ? Il se peut que les Parisiens soient dotés de pouvoir extra-sensoriel pour voler le temps des touristes afin qu’eux-mêmes en passent moins dans les étrons à roulettes… Ceci est et restera un mystère.

Prochainement...

Et voilà! Je suis à nouveau à Montpellier! J'ai retrouvé mon chéri, mon chien, mes chats et mes pénates qui se sont bien chargées de garder mon doux foyer en mon absence (bien que Mamour soit persuadé être celui qui a gardé la maison car, en mauvais païen, il ne connait pas la force suprême des divinités séculaires)

Je vais donc me mettre au travail pour partager mon voyage névrotique au pays de la culture et faire part de mes idées toutes aussi saugrenues qu'inutiles sur ledit voyage...

vendredi 29 juillet 2011

Une question de genres...

Bonjour,
Lors de mon passage sur le site de clubic.com, j'ai décidé de partager ce petit article sur la question des genres. -----------------------------------------------------------------------------------------------
Pétition pour un troisième sexe sur Facebook
http://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-437826-petition-troisieme-sexe-facebook.html
-----------------------------------------------------------------------------------------------

Je me demande juste si je vais enfin pouvoir étaler mes doutes concernant ma féminité aux yeux du monde des facebookien. Encore une chose en plus à partager sur le réseau social, outre des liens dont tout le monde se fiche, des idées qui n'atteignent personne, et des statuts qui broutent tout le monde, je vais maintenant pouvoir étaler mes angoisses dans un simple formulaire déroulant de mon profil... Après, après homme/femme, maintenant "Autre". Mais, je me vois dans l'obligation de m'interroger sur cet Autre, qu'est-ce donc que ceci? Un Neutre comme dans le système casuel latin, un  "petit chose", un alien, un objet? Je me vois déjà très bien réveler au monde que je suis une Cafetière... amoureuse. Et puis M***E! "Je est un Autre" comme qu'il disait l'Autre et je ne me sens pas plus Je qu'Autrui. Je n'attends donc pas avec impatience cette autoréification et enfilerai à nouveau mes doutes comme on enfile son K-Way ettouffant et inconfortable lorsque cette pétition primordiale sera arrivée à son terme...

Partage d'un lien du site pro.clubic.com

Bonjour,
Lors de mon passage sur le site de pro.clubic.com, Je suis tombée sur un article intéressant.Pour le lire, il suffit de vous rendre à cette adresse :
-----------------------------------------------------------------------------------------------
La Cnil autorise l'étude de la frappe au clavier
http://www.pro.clubic.comhttp://www.clubic.com/internet/actualite-437822-cnil-autorise-etude-frappe-clavier.html
-----------------------------------------------------------------------------------------------

L'info est de taille; nos petits doigts, agiles, gauches, boudinés, fébriles, bavards et rythmés vont être étudiés. Concrètement, on va analyser la manière dont on tape dans le but d'ajouter des données biométriques aux systèmes de sécurité par mots de passe.
Quelques question m'assaillent alors, au moment même où je suis en train d'écrire, j'essaye d'observer ma manière de taper pour voir si un algorythme magique régit ma vitesse de frappe, et me demande si la manière de taper n'est pas soumis à des effets exogènes. Le mot de passe est, soit, un élément qui fait plus appel aux automatismes, mais comment faire les jours où ces mêmes automatismes ne sont pas au rendez-vous?
Qui n'a pas connut ces matins peu joyeux, où, trainant la papatte dans la cuisine avec cette question existencielle en tête "Mais p****n! Qu'est-ce que je fout ici? Qu'est-ce que je dois faire, mais où qu'il est mon cerveau?", on se retrouve à faire chauffer un café au chocolat dans le réfrigérateur en attendant que ça fait bip-bip? Est-ce que ces données prendront en compte l'état physique, émotionnel et intellectuel de la personne? Nous faudra-t-il remplir un questionnaire psychiatrique avant chaque log' pour que Monsieur l'ordinateur évalue notre état?
C'est le matin, et je suis assez réveillée pour écrire ce post, je suis donc "dans mon état normal" (si tant est que j'en possède un...), mais quand je voudrais, l'esprit légèrement embrumé par l'alcool ou occupé par des problèmes tels que ce fichu CAPES ou la sacro-sainte question ""Qui vais-je tuer ce matin?", me connecter et taper le "Sésame, ouvre-toi de ma boîte mail, est-ce que ça marchera? Me faudra-t-il faire une séance chez le psy avant chaque connection?
Le doute m'habite comme disait si bien Desproges, et cette étude grandement intéressante sur le comportement numérique de notre société mot-de-passetisée a su générer de grandes doutes existencialisto-métaphysico-mais-putain-qu'est-ce-que-je-me-fais-chier-de-bon-matin-à-me-passer-le-cerveau-à-la-moulinette... Suis-je la seule? Je suis très certainement la seule à être frappée par le doute hyperbolique sur mes activités numériques, mais à en croire les nombreux posts des internautes réagissants, je ne suis pas la seule que la nouvelle a interpellée...
Sur ce, il me faut bien retourner à mes révisions et cesse sur le champ de faire chier mon monde avec mes angoisses, pour le moment....

jeudi 28 juillet 2011

La page du jour est indigeste...

Mélie fait son autorportrait... première fois qu'elle s'adonne à cette gentille activité. C'est loin d'en valoir le détour, mais dans un soucis d'autoglorification congratulationnelle, elle va le crier sur tous les toîts!

Du signe divin qui nous ouvre les yeux...!

Oyez! Oyez! Braves gens!
Qu'on se le dise, ceci n'est pas un chiotte*, ni même une pissotière, et pour ceux qui ne voit en cela qu'un receptacle à déchets corporels liquides... Non mais oh!
Ceci est LA FONTAINE de mon très cher, très heureux et bien-aimé MARCEL DUCHAMP, et rogner son titre (douloureux souvenir d'une prof de fac avec un accent douteux qui a fait la confusion...) c'est lui ôter en partie ce qui fait de cet objet une oeuvre d'art parmi les plus déroutantes, intéressantes, frappantes, cullottées, enivrantes... Et qu'on se le dise également, Duchamp était un esthéticien** (on aurait tendance à l'oublier) qui aurait fait pâlir un autre bien aimé artiste, notre cher Théophile Gautier*** mais qui trouve son pôle inversé chez notre adoré Cocteau, ceci est un "rappel à l'ordre", ne frictionnez plus mes yeux et mes oreilles en les agressant de cette phrase qui résonne en mon coeur comme un coup de poignard singlant "C'est un chiotte!". Je m'emballe et défend avec ferveur ce qui est à mon sens l'oeuvre la plus éclatante de tous les temps.
Et si vous ne me croyez pas, regarder le teint parfait de cette belle madone nacrée, les rondeurs de son corps en forme de poire ferait pâlir de jalousie nos mannequins anorexiques. La matière émaillée étincelle comme le sourire d'une jouvencelle au soleil, et qui ne peut voir la beauté de la symétrie axiale** de l'oeuvre devrait aller s'acheter des lunettes (euh... ceux qui en ont devraient retourner voir leur ophtalmo, le mien est bien sympa, son accent asiat' quand il nous parle du Coran est à tomber par terre! Je vous donne son adresse).
Bref inutile de m'étendre car j'en deviens fébrile et je me contenterai de conclure avec un extrait du  célèbre texte de Cocteau pour vous inviter à voir autrement! :
"Maintenant, connaissez-vous la surprise qui consiste à se trouver soudain en face de son propre nom comme s'il apppartenait à un autre, à voir, pour ainsi dire, sa forme*** et entendre le bruit de ses syllabes sans l'habitude aveugle et sourde que donne une intimité? Le sentiment qu'un fournisseur, par exemple, ne connaît pas un mot qui nous paraît si connu, nous ouvre les yeux, nous débouche les oreilles. Un coup de baguette fait revivre me lieu commun. Il arrive que le même phénomène se produise pour un objet****, un animal. L'espace d'un éclair, nous "voyons" un chien, un fiacre, une maison, "pour la première fois". Tout ce qu'ils présentent de spécial, de fou, de ridicule, de beau nous accable. Immédiatement après, l'habutude frotte cette image puissante avec gomme. Nous caressons le chien, nous arrêtons le fiacre, nous habitons la maison. Nous ne les voyons plus. Voilà le rôle de la poésie. Elle dévoile, dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement."
 Nota bene pour les pas trop "benêts"! (Et même pas j'ai honte du jeu de mot foireux...)
* "Ceci n'est pas une pipe"... moi je dis que ce texte n'est pas une fellation non plus! C'est juste de la masturbation intellectuelle. Si j'étais un homme je serais éjaculateur précoce et je dirais à Quignard que le bon mot je ne le trouve pas et pourtant, comme une éructation soudaine plutôt qu'une éjac, je vous envoie en pleine figure mes mots décharnés de bienséance...
**Non, il ne jouait avec la pilosité trop abondante des femmes désireuses de ne pas voir le foin dépasser de la charette sur nos plages (presque) ensoleillées...
* Un homme, d'habitude de bon sens, qui a osé dire un jour que les latrines ce n'est pas de l'art... On lui pardonnera cependant cette idée naît bien trop longtemps avant Duchamp pour se rendre compte de son erreur!
** Allez, on fait appel aux très lointains souvenirs et on se remémore du programme de mathématique de 6ème...
*** Il est pas en train de faire un gros trip. Je vous assure; il est pas sous LCD le type, il est juste poète. Erik Orsenna lui aussi dans "Et si on dansait?" voit les mots se matérialiser, et pourtant il fait parti des Immortels (non Highlander n'a rien a voir...). Et vu comme ils sont pas toujours fun les académiciens, on se demande même s'il n'y a pas de test anti dope pour y entrer, ou alors ils prennent pas les mêmes prod' que les coureurs du Tour de France. C'est indéniable, car, quand on voit la difficulté avec laquelle certains grimpes les marches d'un escalier et ont du mal à maintenir la station debout on imagine non pas sans un sourire ce que ça donnerait s'ils avaient à gravir un col lors d'une course.
**** Alors que les hommes qui déballent leur attirail devant une pissotière pour vidanger leur saucisse posent une fois leur regard d'une toute autre manière sur l'objet en question, et qu'ils pensent au travail de Duchamp!

Comment trouver un lien entre pôle emploi et une oeuvre de Giono?

Chroniques de révisions laborieuses et cheminement vers le divertissement non pas d’un roi, mais de son bouffon…

Et voilà, mercredi 27 juillet 2011, je me lance dans les révisions du jour dûment repoussées à cet après-midi pluvieux, et … RIEN, je n’ai pas envie… Non ! Pas de mouche Tsé-Tsé fautive, et mes gênes méditerranéens ne sont peut-être pas en cause.  Il faut dire que le rendez-vous à pôle emploi de ce matin aurait coupé la chique au plus vigoureux bachoteur motivé pour obtenir le sésame si précieux du CAPES… Moi qui me disais « Je vais rentrer, accueillie par quelque Cheerleader effrénée dans le temple ou Dieu*, être vénéré et vénérable**, a très certainement insufflé toutes les ondes positives de la motivation pour aider le néophyte qui entre pour la première fois ici ». Me rappelant des préceptes solennels de « Zadig et Voltaire » je saute à pied joint dans l’antre… Ma foi, mon courage et ma fierté m’ont empêchés de partir en courant et avec l’aplomb du chevalier qui s’en va occire le grand méchant de l’histoire, j’avance la tête haute avec un petit air de « je vais vous montrer ! ». Une faille spatio-temporelle m’aurait-elle téléportée dans le monde ou l’apathie est reine. Je reprends mes esprits et me rappelle que les lois de la putaphysique*** font naître toute failles de l’espace temps en Île de France (en souvenance de quiproquo chronologique lors d’un voyage culturel entre amies). Mollassons ataviques, glandeurs chroniques et limaces courbets (j’emploi le pluriel pour donner un de corps à une scène occupée par seulement trois personnes qui errent ici, l’air hagard, en quête de je ne sais quoi (en passant, eux aussi ne le savent peut-être pas non plus). Bref ! Assommée par la chape de plomb qui semble tomber sur toutes les épaules, je m’avance d’un pas un peu assuré et m’annonce à l’accueil. Une liste devant la travailleuse presque affairée et me rend compte avec joie que je suis une VIP car je suis sur la liste. J’avais en plus pensé à ne pas mettre de baskets et m’était munie de ma pièce d’identité en cas de « refoulage » intempestif à l’entrée. La physionomiste ne semblait pourtant pas désirer me recaler, la place était si vide que je compris qu’une âme en plus était la bienvenue. Je dois à présent attendre que l’on vienne me chercher  pour m’entrainer dans un premier bureau.

Premier entretien terminé ! Maintenant je me pose une question, est-ce ceci qui est censé mettre fin à cette ignoble crise du chômage ? Dois-je m’inquiéter que les proviseurs doivent bientôt recruter les contractuels tels que moi via pôle-emploi ? Toute assaillie de mes doutes et mes angoisses, entre deux bureaux je m’en vais vite téléphoner à Mélusine, entendre la douce voix de Dieu, dans les moments de doutes, et l’apaisement s’installe peu à peu (avec l’aide d’une petite dose de nicotine je l’avoue). Deuxième bureau, l’horreur orthographique s’ajoute à l’ennui de cet entretien utile pour ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire et qui doivent faire un bilan de leurs compétences (en grande frapadingue que je suis, je persiste et signe pour continuer ce métier de fada).

Sortie du deuxième entretien, je m’en vais (s’enfuir ça fait bien moins classe et avec des talons généralement ça fait cruche) et tout en laissant de côté mes doutes et mes peurs, je commence à réfléchir à ce que je vais bien pouvoir faire après mangé. Réviser ! Tout autre activé est proscrite c’est un fait, mais réviser quoi ?

J’aime apprendre et je considère que le Savoir s’accueille comme un amant. Il nous charme. Il nous fait rêver, nous embarque sur d’autres rives, vers d’autres cieux. On l’accueille à bras ouvert et l’on se laisse pénétrer par lui, parfois même on en redemande. Mais en visualisant le planning de révisions virtuel imprimé dans ma tête, je m’aperçois que cette semaine est dévolue aux révisions de MORPHOSYNTAXE. Le mot est lâché et vient s’exploser sur les parois de mon cerveau comme une tomate jeté sur un comédien médiocre. Quel mot ! Vomitif cérébral, il amène avec lui tout son lot de moments difficiles, le cours interminable sur le SUJET et la blonde qui n’a rien compris, les longues heures à plancher sur les exercices systématiques qui faisaient littéralement planer le chargé de TD passionné par cette matière. Pour le coup l’amant est peu charmant, et la matière prend des airs de Gollum que j’aimerais bien fuir. D'ailleurs, c’est bien ce que je fais en déversant mes âneries sur ce réseau social. Mais je suis courageuse et ouvre mes manuels et comme des grimoires pleins de termes abscons**** ils refusent de me parler, la magie n’opère pas. Vaillante je persiste, mais la « grammaire générative » vient m’achever d’un beau direct du droit en effaçant en mon âme tout désir de travailler en même temps qu’elle efface « toute conception taxinomique de la structure linguistique »*****

Deuxième fois de la journée que je fuis, mon esprit galopant se réfugie alors dans une étude de la "Critique littéraire", l’appétence du jour semble mieux s’accommoder de cette matière.

Première page de La critique littéraire  de Jérôme Roger, une citation de Georges Perros attire mon œil et mon intellect qui a recouvré instantanément son appétit ; « c’est le trajet écrivain-lecteur qu’on appelle littérature ». Vite, vite je me dirige vers evene.fr et découvre cet auteur, jusqu’alors méconnu de la pauvre et inculte Mélie. Première citation en vue sur le site fétiche ; « L’érotisme, c’est de donner au corps les prestiges de l’esprit. » « On ne peut pas se forcer à aimer, et c'est là précisément l'amour » me dit-il., je crois que je vais bien l’aimer cet auteur ! Que c’est beau, mais que dit-il sur la littérature, mine de rien il faut bien que je travaille un peu… «  L'homme, c'est le nom commode qu'on a donné, complet, fini, satisfaisant, à quelque chose qui ne l'est guère. On a fait l'opération contraire avec le mot Dieu. », chemin faisant je rencontre ceci « La poésie, c'est le temps durant lequel un homme oublie qu'il va mourir ». Ces mots raisonnent doucement avec ceux de Pascal sur l’ennui et déjà parti bien plus loin que ce que je ne le pensais, je décide de me replonger pour la énième fois dans ses Pensées. Pauvre malheureuse que je suis, séparée d’une partie de mon trésor******partiellement stocké chez ma Mère-Grand, je ne possède le-dit exemplaire sous ma main, je me retoune donc vers mon amie Gallica pour lui demander un exemplaire virtuel. Il est intéressant de voir comment une triste et pluvieuse journée, débutée dans l’ennui le plus morne, peut se clore sur les Pensées de Blaise Pascal,  ses fameuses théories sur l’ennui et le divertissement. Malgré le temps maussade et les pérégrinations de la journée, j’ai réussi à me divertir et oublier de me « frotouiller » ou toucher mon tatouage tout frais, car l’Artiste  m’a dit de ne pas toucher. De plus, je ne terminerai pas comme Langlois un bâton de dynamite dans la bouche*******, ni même avec un cigare******** d'ailleurs, mais avec une bonne cigarette et un bon thé.



Petites notes à l’attention des égarés de la blogosphère qui se sont emmerdés à lire ceci et aux allumés du bulbe qui ont du mal à comprendre les subtilités d’une langue qui a combat âprement les abréviations farfelues, illogiques et incohérente du langage sms...

·         *Dieu : Pas toi Mélu, mais l’Autre, celui qui en fout pas une… oh la méchante, elle blasphème en plus…)

·         ** Il en fout pas une, mais je suis sûre qu’il est de mèche avec Karma… et faudrait pas réveiller ce dernier… Il me laisse tranquille ces derniers temps…

·         ***Comme la pataphysique sauf que c’est une pute…

·         **** J’ai pas dit con… quoique…

·         ***** J’avoue qu’à ce moment précis de mon après-midi laborieusement studieuse, les théories de Chomsky ont littéralement liquéfié mon cerveau. Cela dit, le principe d’universalité et de diversité des langues prêché par le prophète de la linguistique relègue au placard le mythe de Babel et la beauté de l’idée qui donne à l’enfant une connaissance innée de la grammaire me fait doucement rêver. Ah ! (me dis-je) si mes élèves possédaient réellement cette connaissance innée, je ne serais pas obligée de me taper systématique les classes et les fonctions grammaticales…

·         ****** Mon trésor ce sont mes livres, mais grâce à la magie de la subjectivité on se rend vite compte que ce trésor qui est le mien est en fait le cauchemar de mon cher et tendre, le bien nommé Alex qui ne supporte pas de voir mes rêves de papier coloniser tous les recoins de notre humble demeure…

·         ******* Selon Giono son personnage « atteint enfin les dimensions de l’univers » en se faisant sauter la cervelle et ne suis pas très sûre finalement de vouloir atteindre « les dimensions de l’univers » si c’est la seule manière (le simple fait d’imaginer les heures de ménages qu’entrainerai cette activité hautement salissante qu’est se faire sauter la cervelle, me donne la nausée). Je suis par contre d’accord avec les derniers mots du roman…

·         ******** On remarquera que je n’ai fait aucun jeu de mot grivois avec le mot cigare… et pourtant, ça me démange… Tiens ! ça aussi je vais voir si je peux le frotouiller.




Pour commencer...

Ne vous fiez pas au titre du blog car la sagesse ne sera pas toujours au rendez-vous...
Je ne suis pas sage, et pour trouver cette vertu, je me dirige généralement vers les grands auteurs et me fais une grande joie de "piller" leur beaux mots et leurs belles phrases. Mon Citabook sur Evene est plein de jolies mots bien agencés et ma tête est pleine de délires... Je ne sais pas de quoi sera rempli ce blog...