lundi 30 avril 2012

Les Médiévales du Pic Saint-Loup 2012 et un peu d'histoire de la mèdecine...

Petit billet du jour: Retour vers le passé, Mélie est allée aux Médiévales.

Enfin, j'ai trouvé de bonnes âmes pour m'accompagner, me voilà donc partie.

On connait tous ma ponctualité légendaire et alors que je tapote sur google talk "À quelle heure t'arrives? Moi je vais à la douche" à celle qui a eu l'amabilité de m'accompagner", je prie pour que le temps reste le même. Une réponse immédiate "Je suis devant chez toi je viens de me garer et comme d'hab' t'es en retard"... Oui, Laure est très perspicace et, vu qu'elle me connaît depuis qu'elle est née (je suis son ainée, et non son néné, ma ridicule taille et ma squeletique appparence ne seraient qu'une insulte aux formes que elle, elle possède...pffff). Du blabla, une bonne douche, un thé à la menthe et un recherche déspérée de mes fringues plus tard, nous voilà en route... Car il faut savoir, qu'en plus de ne pas être ponctuelle, je suis capable de perdre le pull que je tenais dans mes mains deux secondes plus tôt et que je suis d'une extrême lenteur pour bouger mon cul, et pourtant Dieu sait que la masse à déplacer et pas énorme.

Nous sommes donc sur la route, je vous épargne le chemin et les sms envoyés pour prévenir les autres de notre arrivée imminente et je suis toute impatiente, pas un sou en poche, donc pas de folies (pas plus mal pour Mamour, il y avait de très jolis sacs...) mais la perspective d'une belle après-midi en compagnie de mes amis.

Nous arrivons aux Matelles, il y a du monde, de la musique, les gens sont souriants et il y a plein de petits stand forts sympa. Y'a une petite troupe fort entraînante qui dispense de jolies mélodies et dès l'entrée, sur le pont juste avant le bar (point de ralliement obligé), on s'arrête pour se laisser emporter par ces rythmes charmants. On se laisse tellement entrainés qu'on en oublie que nous devons rejoindre d'autres amis. Qui c'est ça "on"? Ben, Moi et mes moi, ainsi que mon chauffeur à l'allée, Laure et un couple d'amis. Nous devons rejoindre un autre couple d'amis, et mon meilleur ami, Nicoco le bien nommé.
On se retrouve enfin et après avoir réglé l'épineux problème du spectacle de Notre Dame de Londres où je vais ce soir, s'être inscrits, avoir retrouvé tout le monde, nous marchons en direction de la taverne médiévale, en passant devant un certain nombre de stands qui proposent toute sorte de choses, en rapport avec le thème des "Médiévales".
Au passage, mention très bien pour le stand qui nous a fait goûter de succulents breuvages et que, dès que les finances le permettrons, je me procurerais. Ma nature ivrognesque m'a bien entendu poussée à accepter de gouter tous les mélanges, Saugea, Claretum et Hypocras y sont passés et s'il y en que ça intéresse, je peux vous donner l'adresse mail de la détaillante pour pouvoir commander car comme qu'il disait l'autre "In vino veritas" et à la vérité, c'est fichtrement bon tout ça...




On se dirige donc toujours vers la taverne médiévale, la soif de vivre d'être ivre nous y conduisant inxorablement et alors que certains prennent une bière, je continue sur ma lancée et je reste sur l'hypocras (devenu Hyppocrate lorsqu'il s'est agit de commander une deuxième tournée...). Nos verres (ou plutôt nos bassines, tant on était bien servit) on décide d'aller vers le campement de chevaliers, vers le fond du vieux village. Là on voit à quoi ressemblait la mèdecine de l'époque, et on a envie de toucher à tout ce qu'on trouve.



Ce qui semble être les outils de l'anesthésiste....
... côtoient des outils bien plus fins ...

Pour ceux qui pensent que la chirurgie est un fait récent, je tiens juste à rappeler que dans l'antiquité déjà il y avait pas mal de choses qui se faisaient et je vous invite à aller voir ce site pour ceux que ça intéressent et j'en profite juste pour faire un petit point rapide.
Bien avant que l'histoire ne s'écrive (c'est à dire pendant la préhistoire), les hommes avaient recours à la chirurgie et la mèdecine et nous avons retrouvé des traces de trépanation et d'amputation. La chirurgie reconstructice elle aussi existe depuis la nuit des temps, comme cette prothèse d'oreille en coquillage qu'ont retrouvée les archéologues (Je l'ai entendu dans l'émission de Michel Cymes, présenteur dont je suis fan, un documentaire diffusé sur France 3 il n'y a pas si longemps) 


On  attend un petit peu pour assister à une petite représentation et après quelques couacs de l'organisation, le spectacle (assez court mais bien scenographié, on n'avait pas l'impression de voir le petit cousin jouer les chevaliers avec une épée en plastique contre tonton Hubert bourré à une fête de famille, pour dire le niveau!) et je me dis "Quand-même, y'a du monde!"
Tout ceci terminé, on retourne à la taverne (normal...) on prend un deuxième verre (ce moment où j'ai parlé d'Hyppocrate (pour savoir qui-c'est-ça, cliquez sur son nom, vous serez dirigés vers Monsieur Larousse) une mèdecin fort sympathique dont à fait le père de la mèdecine et qui nous a pondu un gentil serment destiné à tous les médecins.

Je ne vais pas plus m'étendre sur les activités, et je vous invite plutôt à venir aux éditions 2013 pour voir les saynètes et les artistes comme la Tropa Tonals et autres amusements auxquels vous pourrez vous adonner.

Ce soir je retourne aux Médiévales, direction Notre-Dame de Londres pour voir un spectacle, si je ne fais pas fégnââââââsse, j'en dirais plus. En attendant, demain c'est férié, et je vais me préparer, en attendant et je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygée et Panacée, par DIONYSOS par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai [mon verre et ma panse de doux breuvages pour alimenter mon ivresse perpétuelle], suivant mes forces [je tiens pas très bien l'alcool] et mes capacités [1m20 les bras levés sur un tabouret, ça se rempli vite], le serment et l'engagement suivants : je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir [ma bouteille et mon verre] et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins [à remplir son calice] ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et s'ils désirent apprendre la médecine [boire], je la leur enseignerai sans salaire ni engagement [comment boire et se rendre ivre en toutes circonstances et de tous]. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale [dionysiaque], mais à nul autre...

mardi 24 avril 2012

THERMAE ROMAE, Mari Yamazaki. T1... J'adore!

Thermae Romae, une agréable surprise.
L'histoire prend place dans la Rome du IIe siècle et c'est sur le licenciement du protagoniste que s'ouvre le premier tome de cette série de Mari Yamazaki.

Le personnage principal, Lucius, un architecte romain spécialisé dans les thermes voit son travail critiqué dès les premières pages. Pas au goût du jour, ne reflétant pas l’époque et les attentes qu'imprime l'empereur Hadrien sur son peuple, les plans que Lucius propose sont d'un style d'un "autre âge".

Dès les premières pages, le lecteur sait que l'architecte déchu devra trouver un moyen pour faire preuve d'inventivité et d'imagination. Se retrouvant aux bains avec d'autres personnages, il se retrouve happé par le courant d'une bouche d'évacuation qu'il voulait examiner de plus près. Il se retrouve au milieu des "visages plats", qui ne peuvent être que des esclaves et en bon écolo déjà, il trouve le système ingénieux que de recycler les eaux des bains des citoyens pour la partie réservée, selon lui, aux esclaves.

En fait propulsé dans le futur au Japon, il trouvera dans cette époque là-bas, l'inspiration et le génie qui lui étaient demandés. Chaque chapitre utilise la même trame, Lucius doit relever un défi, il se retrouve propulsé dans le temps et les découvertes qu'il peut y faire lui permettent d'évoluer professionnellement (pour ce qui est du développement personnel et amoureux... cela reste à voir). Si le scénario de chaque chapitre semble répétitif, les quiproquos, l'histoire antique et le personnage attachant, malgré l'orgueil dont il fait preuve, sauront rendre la lecture intéressante pour plus d'un lecteur.

Apprendre l'histoire et la culture antique de Rome dans ce manga, voilà à quoi je ne m'attendais pas, en fait. Les références sont fines, les détails soignés et les planches magnifiques. Je n'ai pas besoin de dire que j'ai adoré! Et les incursions "autobiographiques" de l'auteur ne font qu'ajouter au charme de cet ouvrage.

Lorsqu'on se passionne pour l'histoire, on ne peut effectivement, qu'être agréablement surpris par le travail de l'auteur. Le personnage est dans le ton et son orgueil de romain cadre bien avec celui que doit avoir un citoyen de l'empire à cette époque. Il ne faut d'ailleurs, à mon humble avis, pas voir ce mépris pour les "têtes plates" comme un discours orienté sur le racisme, cela fait partie de la couleur historique et locale. En effet, n'étaient citoyens, hommes libres, que les Romains et tout Romain se trouvant face à un étranger à Rome (là où il pense se trouver au début) auraient immédiatement cru se trouver face à un esclave, ou du moins un affranchi. Cette jolie histoire, invite le lecteur à s'interroger sur le principe de l'évolution des cultures et des sociétés et à voir, à l’aune des notions de temps long et temps court (que l’on retrouve chez Fernand Braudel et que l’on est censés enseigner en histoire[1]), le principe de permanence et de dialogue à travers les âges, et à s’interroger sur ce qui fait une culture.

 J’ai trouvé le personnage de Lucius Modestus assez plat, mais j’ai pu retrouver le personnage d’Hadrien tel que je l’avais découvert dans les écrits de Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien. Et rien que pour toutes les agréables surprises que j'ai pu avoir en lisant le premier tome, je vais me laisser tenter par la lecture de la suite de cette série.



[1] Fernand Braudel dans la Préface de La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II que cite Antoine Prost dans ces Douze leçons d’histoire.

Les jeux à l'école

Les jeux sérieux à l'école, un état des lieux sur le site institutionnel de l'Education nationale.

Le 28 on met la console en mode veille à 22h30 et on regarde ARTE!

La revanche des geek sur Arte le 28 Avril à 22h30, le trailer est ici.

lundi 23 avril 2012

Un article en préparation, demande d'aide.

En train de préparer un nouvel article sur le tatouage (palliatif à mes désirs de continuer les miens...), j'aurais besoin d'un peu d'aide.

Le tatouage et les jeux-vidéo.

Merci d'avance à ceux qui auront répondu et partagé le formulaire.

samedi 21 avril 2012

Le geek est un génie, mais n'est pas génie qui veut!


Le Qu’ès aquo du jour… Geek, Otaku, No Life, une espèce pas si nouvelle que ça en fin de compte.

Avec la prolifération des nouvelles technologies dans la maison de monsieur et madame tout le monde et la facilité d’accès à tout ceci, tout le monde se dit « geek » aujourd’hui, tout le monde se vante d’en faire partie… Fausse honte et fausse gêne, la voix prend de faux trémolos et on entend alors la personne dire avec un sourire victorieux à peine caché « ouais… j’avoue, je suis un geek, carrément no life ! »…

Un de mes élèves m’a demandé un jour si j’en étais une ? Répondant bien gentiment que non, je « n’en faisais pas partie » (ça fait un peu secte quand même), je suis passée à autre chose et j’ai continué à leur expliquer comment on allait travailler ensemble. Je dois quand même dire que cette petite question innocente a généré quelques interrogations. En suis-je une ? Est-ce assez bien pour le marquer sur notre curriculum vitae ou bien doit-on cacher cela comme une chose honteuse et terrer cette caractéristique au plus profond de nous même comme lorsqu’on nous demandait si on avait déjà embrassé quelqu’un à l’école primaire et qu’on n’osait avouer que mis à part le doudou, nos lèvres n’avaient jamais rencontré celles d’un camarade… Mais je m’égare et je me demande sérieusement, "c’est quoi un geek" ou comme on dit par chez nous Qu’ès aquo (à prononcer bien entendu « kézako »[1]) ? Et puis est-ce si nouveau que ça ? Est-ce une mode, la "geekitude" va finir par être la norme à suivre si on ne veut pas passer pour … un geek ? "Être ou ne pas être" geek, telle est la question.

Tout d’abord, faisons un petit point sur les problèmes de définition sociale et lexicale que rencontre toute personne venant à s’interroger sur la nature profonde de cette chose, que je vais chercher à définir (ou alors, je vais juste me contenter de rapporter des clichés aussi bêtes que méchants) avant d’en chercher les origines, les vraies.



Portrait d’une espèce dont on entend tout le temps parler.

Le geek est normalement une personne peu au fait de la mode et qui est désespérante de mauvais goût quand il est question de s’habiller (car le geek n’est pas nudiste, le geek est même assez introverti), t-shirts décalés, couleurs douteuses (avant c’est le caca doigt et le marron, aujourd’hui je ne sais pas…), assortiment improbable de vêtements tous plus affreux les uns que les autres. On imagine encore et toujours le geek habillé ainsi, arborant sur un nez plein de points noirs les lunettes de tonton Lucien éternellement glissantes, version cul-de-bouteille et cerclage aussi classe que celles de mère-grand[2]. Mais si on est aussi à l’aise qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine quand il s’agit de parler mode comme moi, est-ce qu’on a basculé sans le savoir du côté geek de la force ? Est-ce qu’on en est un, forcément, lorsqu’on ne sait juste pas s’habiller? Non, bien entendu, il faut présenter d’autres défauts de fabrication, comme une peau sur laquelle on pourrait organiser les X games, tant ce ne sont plus des spots, mais des montagnes de pu, et un pucelage qui ne fait aucun doute (non se secouer la nouille en pensant à Lara Croft, ce n’est pas faire l’amour).  Mais pour être des leurs, il faut, et c’est très important souffrir d’autres affections pathologiques, il y a un prix à tout, notamment lorsqu’il s’agit de faire partie de la « secte »…

Je dis secte, parce qu’on imagine le geek comme une personne qui ne supporte pas se mêler à la foule des non-initiés. Poète des temps modernes, à l’image de Baudelaire son esprit se « meut avec agilité » au-dessus des miasmes morbides[3] que constitue la populace ignorante, il est « l’Albatros »[4], si à l’aise dans les hautes sphères, mais si maladroit lorsqu’il s’agit de se déplacer sur terre (je pense que vous me voyez arriver, avec mes gros sabots…). Le geek est donc une espèce assez peu encline à se mêler au reste du peuple. Mais qu’est-ce qui le différencie du quidam de base en fait ? Le geek aime des choses que tout le monde n’aime pas (ou n’est pas censé aimer). Il est féru de jeux vidéo qui l’empêchent de sortir de chez eux, leur conférant un joli hâle de cadavre anémié, il est super calé en informatique (ben faut bien savoir faire fonctionner la bécane sur laquelle on fait tourner ses jeux, et non, celui qui connait trois pauvres raccourcis genre ctrl+C/V n’est pas un geek forcément…), du matos au bios, il connaît son bébé sur le bout des doigts et est capable de réciter par cœur les perf’ de son « proce » en énonçant une à une les cadences (hertziennes pour les non-initiés) atteintes, avant et après over-clocking, pour prouver au bouffon qui l’a pas fait qu’il a fait une grosse erreur. Bon, c’est sûr, maintenant, l’over-clocking se fait presque tout seul et plus besoin de passer des heures sur des tutoriels pour trouver la bonne marche à suivre et ne pas risquer de flinguer la machine… Le geek aime la science-fiction, connaît Star Wars ou Star-Trek sur le bout des doigts, regarde pour se divertir Battlestar Galactica ou à défaut Caprica, joue à des jeux que les gens normaux ne comprennent pas comme les Waramers, et se réunissent entre initiés pour parler de LEURS trucs…

Le portrait est assaisonné, je vous l’accorde et je ne fais ici que retranscrire les on-dit et les préjugés qui circulent à propos du geek. Il suffit de voir n’importe quel « bon » film américain pour s’en convaincre, la caricature ci-dessus ne fait que colporter honteusement[5], j’en suis consciente, les railleries des jaloux et les propos les plus mesquins des personnes qui rêvent d’être geek et qui pourtant n’y arriveront jamais, car, j’y viens, n’est pas geek qui veut !

En fait le geek, c’est une personne passionnée, qui peut souffrir de problèmes relationnels, d’où l’appellation d’origine contrôlée « No Life ». Pas élevé en plein air, sauf s’il a le wifi et alors là, il arrive qu’il mette le nez dehors, le geek ne sort pas beaucoup. Pourquoi faire ça ? Ses passions le ravissent et il a le monde à porter de main, internet toujours accessible, il ne comprend pas pourquoi il devrait sortir.

Mais, allons vers des propos un peu plus scientifiques et avérés et ouvrons un livre, un vrai…

Mais si, un livre… ce truc archaïque, plein de mots, qui prend la poussière et qui ne bénéficie pas de MàJ automatiques... du papier tout bête quoi.

J’ouvre mon Oxford Student’s Dictionnary (le terme geek n’est pas un terme français comme avez pu le remarquer, et si effectivement je me la pète en citant cette prestigieuse édition qui figure effectivement dans ma bibliothèque, il a bien fallut que je me dirige vers un dictionnaire de qualité pour relever le niveau de cet article) et je lis en face de geek « a person who is not popular or fashionable : a computer geek » et il me dit d’aller voir un synonyme, « nerd », j’y vais, j’y cours… Et voilà ce que mon cher dico me dit… « a person who is not fashionable (décidément, c’est un leitmotiv) and has a boring hobby »

 De toute évidence, j’ai bien chargé le portrait, mais la question de l’apparence physique est indissociable, de toute évidence, indissociable du geek. Pas populaire, aujourd’hui ça reste quand même à voir au vu du nombre de personnes qui trouvent ça cool, mais dont l’exemple le plus frappant et celui du passionné d’ordinateur, puisque c’est l’exemple que le dictionnaire donne. Pour ce qui est du nerd, le synonyme que le dico m’a dit d’aller voir, on nous rajoute une petite caractéristique. Le nerd a un passe-temps ennuyeux. Ennuyeux, ça dépend pour qui, si c’est son passe-temps, c’est qu’il ne doit pas trouver ennuyeux (pas logique ce satané dictionnaire !), mais passons.

Depuis quelque temps déjà, un autre mot est apparu pour décrire cette espèce en voie de développement, « otaku ». En japonais, c’est une personne passionnée, à fond dans ces petites affaires, autant dire la traduction de geek. En France, ce terme a pris une connotation un peu différente, c’est une personne qui est addict à tout ce qui fait vibrer le geek, mais plus orienté culture Japonaise (manga, musique, jeux, un peu tout en fait, car la culture d’un pays ne se limite pas à un seul type de production et ils ont d’autres formes d’expression et d’art dans ce pays, ils ont même de vrais livres sans images[6]….).

Vous n’avez pas remarqué quelque chose ?

Moi qui rechigne d’ordinaire à employer trop d’anglicisme et de mots étrangers (le latin, l’occitan et toutes les langues méditerranéennes ne sont pas des langues étrangères), me voici depuis le début de ce texte, la bouche pleine de geek, nerd et otaku… Il semblerait que nous n’ayons pas de mots pour désigner ce genre de personne, ou bien, et c’est ce que je vais m’efforcer d’expliquer, nous avons déjà un mot pour désigner ce genre de personnes…[7]

Le jeu vidéo, c’est pas fait pour les adultes me dit encore et toujours ma maman (eh oui, ma chère maman ne connait pas les réalités du marché du jeu…), c’est fait pour les enfants, et je crois que pour une fois, j’accepte avec plaisir cette déclaration hâtive qui ne mesure pas sa propre portée. C’est vrai qu’il y a quelque chose d’enfantin là-dedans, et on ne peut que reconnaître une certaine vacuité à s’adonner à la pratique de certains jeux vidéo. Mais il ne faut pas voir le joueur comme un attardé qui aurait loupé le coche lorsqu’il s’est agi de grandir et murir… Au contraire, le joueur est celui qui sait retrouver pendant un temps l’enfance. Le geek est comme le Peintre de la vie moderne [8], un génie, pas plus, pas moins…

Pourquoi vais-je jusqu’à affirmer une telle chose ?

Si l’on regarde bien, le geek n’est pas quelque chose de complètement nouveau… En effet, les premiers geek sont nés il y a fort longtemps dans la littérature européenne, les premiers geek ont même inventé le concept de la vie de geek, et si l'on devait être plus précis, nous dirions que les propos qui vont suivre semblent plus particulièrement refléter le nerd, qui semble, plus que le geek, présenter des signes d'inaptitude sociale, d'intelligence et d'obsessions. Pour des raisons pratiques, j'ai conservé le terme de geek, bien plus employé que nerd.

Comme je le faisais remarquer plus haut, le geek ne se mêle pas à la foule et comme le poète tel que l’entend Baudelaire, il est supérieur en toutes choses, mais et en même temps raillé par la populace ignare. Il est comme Rimbaud, un visionnaire[9], le geek s’intéressait à des choses qui n’intéressaient personne à l’époque et qui aujourd’hui font un malheur, les nouvelles technologies (oui, elle est un peu tirée par les cheveux celle-là, mais avec les autres argu’ autour, je suis sûre que ça va passer).

À mon avis, les premiers geek furent les artistes du XIXème siècle ou du moins les personnages qu’ils jouaient en public étaient des geek[10]. Le scenario auctorial de l’artiste rejeté par la société, qui vit seul avec sa passion et qui ne se mêle pas à la foule donnera naissance au mythes auctoriaux de l’artiste miéreux qui vit seul et meurt seul dans une chambre de bonne miteuse, certains artistes du XIXème siècle son fichtrement proches de la figure actuelle du geek.

Dans la littérature française, le personnage passionné et reclus parce qu’il se consacre à sa passion est un topoï majeur. Le docteur Faust qui ne vit que pour sa passion et qui vendra même son âme au diable pour obtenir le savoir universel ne quitte jamais son cabinet affairé à ses recherches et entièrement dévoué à sa passion comme le geek qui reste dans sa chambre face à son pc. Parce qu’il préfère rester dans sa chambre et qu’on imagine surtout qu’il a rompu avec le réel (eh oui, le quidam de bas est persuadé que tous les jeunes sont accro), l’image du geek me fait aussi penser à un célèbre personnage de la littérature, des Esseintes qui dans À Rebours décide de fuir le réel qui l’angoisse et qui se plonge dans un monde qu’il se crée, sa maison et comme un joueur de MMORPG ou de Sim’s, il récrée un espace virtuel qui corresponde à ses goûts, ses attentes et ses fantasmes.« Le plaisir [du personnage] attaché à des satisfactions qui n’intéressent que lui »[11] que l’on trouve dans cette œuvre, pourrait être une description du geek tel qu’on se le figure généralement.

Alors, si finalement nous n’avons pas de mots en français pour désigner ce type de personnes, peut-être est-ce simplement que le geek est un génie au sens entendu par Baudelaire… Et n’est pas génie qui veut.

            N’est pas génie qui veut, et l’on n’est pas geek par mode. Nouveau dandy dans la société actuelle, le féru de technologies affiche ses gadgets comme des accessoires de mode. l’exemple le plus probant reste celui de ses personnes qui mettent autour du cou leur plus beau casque, assorti à la tenue du jour, sans qu’il ne soit connecté à un lecteur quelconque…[12] Les accessoires qui « font geek » se vendent très bien, mais celui qui arbore sont joujou à des fins purement esthétiques et de mode est-il vraiment un geek ? Est-ce qu’il ne reste pas qu’à la surface comme s’il ne s’intéressait qu’à la coque de son smartphone, sans jamais mettre le nez dedans ?

            À l’époque, être un passionné qui ne suivait pas la mode était mal vu et s’offusquer de mettre 100 euros (voire plus) dans un jeans de marque (le mien m’a coûté 7 euros et je t’emm***)  et dépenser sans compter pour un livre, des barrettes mémoires ou un d-dur « de folie » nous faisait passer pour un taré[13]… Aujourd’hui, on dépense sans compter et le clivage fringues géniales/matos de folie semble avoir disparu.

À mon humble avis on ne se dit pas geek, on l’est ou on l’est pas, comme on ne se déclare comme étant un génie que lorsqu’on en est un…

L’image comme l’attitude du geek aujourd’hui a évolué et une étude plus approfondie (qui ne se contenterait pas de reléguer des « on-dit » et des clichés) mériterait d’être faite. Je n’ai aucune prétention en ce qui concerne mes propos et je vous invite à ne voir ici, comme tout ce que je peux écrire d’ailleurs, qu’un délire qui aimerait sembler plein de sagesse.







[1] Je fais partie de ces gens qui aiment l’occitan (qui est une langue vivante, n’en déplaise à certaines personnes…) et je suis de plus en plus énervée par les petits jeunes qui utilisent cette jolie langue, mais qui ne savent même plus comment elle s’orthographie… Je suis languedocienne et catalane, mais c’est en languedocien que je m’exprime, donc je me permettrais de temps en temps, lorsque mes racines décident de refaire surface, de vous donner quelques indications sur cette langue magnifique !
[2] Il faut savoir que ladite paire de lunettes de mamie a été source de conflit dans la famille… Tata Lucette remarqua un jour que ma chère mamie avait copié sur la cousine Georgette ce style de lunette tout particulier. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que cela arrive aux oreilles de la voisine Odette, qui s’empressa de le dire à sa sœur Huguette, qui, comme on le sait tous, était très amie avec la cousine Georgette. La coquette cousine Georgette, décidément très fière de son style en voulu aussitôt à mort à ma chère mère-grand. La quatrième guerre punique (pour ceux qui veulent savoir ce que c’est, allez faire un petit tour de ce côté si) fût déclenchée et voici que le hameau des Sajolles dans l’Hérault, se retrouva en guerre contre Combaillaux, village auquel il est rattaché et qui trône sur la colline d’en face…
[3] « Élévation », Les Fleurs du mal, Baudelaire.
[4] Ibidem
[5] Un de mes hobbies : colporter des ragots et des on-dit, répéter ce que j’entends autour de moi, et plus c’est ENOOOORME, plus je m’éclate !
[6] Si vous voulez voir à quoi ça ressemble, allez voir du côté d’Akutagawa ou Tanizaki par exemple et vous vous rendrez compte que les auteurs japonais sont très au faîte de littérature européenne, et que ça peut être passionnant à lire, une mention spéciale pour « Le Tatouage » de Tanizaki qui me donne des frissons esthétiques rien qu’en y repensant.
[7] Je sais, je suis pas fine, mais faite semblant de pas avoir compris au moins…
[8] « III / L’Artiste, homme du monde, homme des foules et enfant »
[9] Je vais quand même pas vous prendre pour des billes et vous expliquer le principe du « poète voyant », ou alors, je le ferais une fois prochaine...
[10] Pour comprendre un peu mieux comprendre ce problème d’invention de personnage par les auteurs et les poètes, vous pouvez lire un entretien avec José-Luis Diaz ici ( http://aad.revues.org/678 ) qui parle là de la notion de SCENARIO AUCTORIAL.
[11] Note de Daniel Grojnowski pour le « chapitre I » de l’édition GF Flammarion de l’œuvre.  
[12] Fait que j’ai pu observer avec stupeur dans un établissement où j’ai été en poste l’année dernière… Je ne sais pas ça se fait encore, mais la véracité du fait méritait d’être posée.
[13] Les souvenirs douloureux du lycée rejaillissent, critiques vestimentaires et vie passée au CDI ou devant le pc, je ne cadrais pas vraiment avec certains camarades de classe.

vendredi 13 avril 2012

Le jeu vidéo, 10ème art et puis c'est tout!

Qui n'a jamais vu dans son livre d'histoire La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix? Et qui ne connait pas Les Misérables[1] et le très célèbre personnage de Gavroche?

Bah! De la culture... Bah! Des cours... Et oui, ça n'a pas l'air très intéressant tout ça, et pourtant, en jouant à Fable III, je me suis rendue compte que tout ce dont je parle à mes élèves, pouvait peut-être ne pas rester lettre morte... j’ai donc décidé de ne pas me contenter de prêcher la bonne parole dans mes classes, mais d’enfin réellement étudier la chose avec mes loulous, dans une vraie séquence construite autour de tout cela. Je n’ai pas été déçue par le résultat et cette séquence a eu un vrai succès auprès de mes classes de 4ème.



Je suis une militante fervente pour que les jeux soient enfin reconnus comme un art à part entière. Dans mon esprit machiavélique, j'ai fondé le projet depuis 2010, lors de mes premières prises de responsabilités devant des classes, de faire de mes pauvres élèves des mini-moi tout aussi barrés. Dans une attitude hautement prosélyte, je leur démontre à chaque fois par A+B que, tout comme dans les autres arts, on peut se retrouver face à des bouses innommables et sans intérêts et rencontrer par ailleurs ce qu'il y a de plus beau sur terre. Le jeu vidéo lui aussi donne à voir ce qu'il y a de pire, comme ce qu'il y a de meilleur. Pourquoi sanctionner les meilleurs jeux vidéo pour les erreurs de navets qui n'auraient peut-être pas dû voir le jour? Lorsqu'on écoute Lorie chanter "Je serai" (ta meilleure amie) on ne se dit pas que la musique n'est pas un art, lorsqu'on regarde Giant octopus vs Méga shark (culture "blockbuster SyFy"[2] quand tu nous tiens, mais qu'on ne s'y trompe pas, je suis fan de cette chaîne) on ne décide pas de reléguer le cinéma au placard et lui ôter toute valeur artistique. Il est vrai que face à certains collègues de la vieille école[3], je passe pour une frappée qui ferait mieux d'aller apprendre le métier de l'enseignement, mais dans la réalité, les choses sont toutes autres.



En effet, si on y regarde d'un peu plus près, le jeu vidéo est déjà un objet culturel qui fait appel à des gens cultivés et qui, comme dans toutes productions visuelles et artistiques, fait appel au patrimoine commun (cela mériterait d'être développé pour argumenter le propos, mais on verra tout cela une fois prochaine[4]) et qui s’adresse à des gens cultivés et intelligents[5]. De plus, c'est un champ, au sens bourdieusien du terme, qui est entré depuis déjà quelque temps dans le cercle très fermé de la recherche universitaire. Ainsi, à l'Université de Montréal, les "Études du jeu vidéo" est un programme qui propose une formation de base sur l'histoire, la théorie et la critique du jeu vidéo ( pour plus d'info, allez voir ), et des ouvrages tels que Les jeux vidéos comme objet de recherche édité avec le soutien du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (si c'est pas une preuve ça) sous la direction de Samuel Rufat et Hovig Ter Minassian et La philosophie des jeux vidéos de Mathieu Triclot ne laissent plus aucun doute à l'idée que le jeu vidéo est un objet digne d'être étudié sérieusement. D'ailleurs, c'est un sujet qui a pu être abordé dans "Le Débat"[6], un magazine fichtrement bien, sur la chaîne Gameone.



Lorsque j’entends ma chère maman ou mon adorable grand-mère me dire que mon compagnon et moi devrions arrêter de jouer à la console (et pourtant, mes concours, mon travail, mes études et mes activités de scribouillarde sans intérêt ne me laissent pas trop le temps de jouer…) parce que c’est une chose inutile et pour les enfants, mon sang ne fait qu’un tour et, généralement, cela se termine en jolie engueulade[7]. C’est une idée reçue qui a la vie dure et pourtant, les liens avec les arts, la bande dessinée, la littérature classique, l’histoire et la philosophie sont indéniables.



Je leur tiens toujours le même discours (quand même, mon métier c’est de jouer le perroquet alors pourquoi râler me direz-vous? “Une phrase commence toujours par une majuscule et se term…” désolée, c’est l’effet kiss cool de l’enseignant “perroquetisant”) Le système antédiluvien[8] des muses  et la manie classifiante aristotélicienne ne s’est jamais éteinte et aujourd’hui encore, on continue à vouloir classer, voire hiérarchiser les arts. Le système de  classification que l’on utilise de nos jours_ 1er art, 2ème art, 7ème art… est celui hérité des travaux d’Hegel. On a oublié depuis bien longtemps la classification bipartite du trivium/quadrivium du Moyen-âge que l’on jugerait bien archaïque et inadéquat avec la production actuelle, et pourtant, on ne s’émeut pas plus que cela du fait que la classification hégélienne, bien que réactualisée au fil des années, ne tienne pas compte des évolutions technologiques.

En effet, lorsque Hegel décida de classer les différents arts au 19e siècle, il fallut immédiatement rajouter les arts du spectacle… Lorsque la photographie est apparue, des auteurs (que j’admire au demeurant) se sont insurgés contre cette chose qui n’était pas un art. Il suffit de se replonger dans le chapitre II du Salon de 1859 de Baudelaire pour mesurer les difficultés de cet art à ses débuts. Il en a été de même pour le cinéma, la radio, la télévision et les romans graphiques (bande dessinée, comics, manga).

Pourquoi militer pour que ce soit le jeu vidéo et les autres créations numériques (l’art contemporain aussi utilise les nouvelles technologies)[11] ? On remarque que les arts aiment dialoguer entre eux et les liens entre la poésie, la danse, la peinture (et toutes les combinaisons entre ces disciplines que l’on peut imaginer), toutes ses collaborations artistiques ont pu donner naissance à de grands chefs-d'œuvre[12], La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France de Cendrars et Delauney , l’Après midi d’un faune de Nijinski, avec les décors de Baskt sur la musique de Debussy, les ballets de Théophile Gautier, etc… Aujourd’hui ce dialogue se noue aussi entre le jeu vidéo et les autres arts comme la BD (d’ailleurs, là encore un « Débat » de Gameone à abordé le sujet), la « grande » littérature comme Dante’s Inferno, Fable III (et qu’on ne s’y trompe pas, ce ne sont pas les seuls), ou les arts en général comme Assassin’s creed (oui, je suis une grande fan de ce jeu…).

Je continuerai donc à râler et m’époumoner devant ceux qui rejettent par principe cette idée sur laquelle je viens de m’étaler et je continuerai à inclure dans mes classes et mes objets d’études toutes les formes de production artistique, y compris les jeux vidéos, qui s’offrent à moi.



Cela faisait bien longtemps que j’étais restée inactive sur le net, mais je vais m’y remettre et il se peut, si le cœur et le courage ne me manquent pas, que je continue mon blabla sur les jeux vidéo dans d’autres posts.



[1] Et pour les boulets qui connaissent vraiment pas… c’est Victor Hugo l’auteur…
[2] Mon cher et tendre est fan de ce genre de film dont la principale caractéristique est d’avoir un budget de 2 euros pour les effets spéciaux et 3 euros et des poussières pour le scenario…
[3] Vieille école… souvent synonyme de coincé du c***. Si l’amalgame est rapide et facile, on remarque aisément que la personne peu souple de l’arrière-train s’en réclame souvent en ajoutant toujours « De mon temps... C’était mieux ».
[4] Si la fin du monde annoncée en décembre 2012 n’est pas avancée au 22 avril prochain…
[5] Non, le geek n’est pas un bulot qui n’a aucune culture, c’est juste une personne passionnée, que l’on ne comprend peut-être pas toujours. D’ailleurs, prochainement, je ferais un petit billet sur geek, un personnage déjà à la mode au XIXème siècle… Et si vous ne me croyez pas, vous n’aurez qu’à me lire…
[6] J’adore cette chaîne et je suis vraiment fan de Marcus, mon rêve, si vous voulez le réaliser, m’emmener à la Japan Expo et me permettre de le rencontrer en personne… Fan de Marcus et fière de l’être !
[7] Eh oui, je suis une vieille fille qui a encore des prises de bec d’adolescente rebelle avec sa môman…
[8] C'est-à-dire pas le temps où ta grand-mère était pas encore frippée, mais un temps très reculé dans l’histoire, mais vraiment très très reculé… ta grand-mère était pas née elle était même pas dans les cou*** de son père…
[11] J’adore me poser à moi-même des questions pertinentes comme celle-ci.
[12] Je dis bien chef-d'œuvre et pas hors-d'œuvre… parce que si les gastronomes veulent piquer la place du jeu vidéo au rang de la classification des arts, les arts jusqu’à preuve du contraire ne donnent pas la gastroentérite quand c’est foiré… Et même quand c’est nul à chi***, c’est juste une expression. Et je dis m*** aux fans de cooking mama…

lundi 2 avril 2012

De retour parmi les vivants...

Après une longue absence, à nouveau en ligne pour de nouvelles aventures...

Avant d'en dire plus, juste une petite adresse. Un réseau social bien fichu pour les amoureux de la culture.

http://www.senscritique.com